Etrange combat à fronts renversés entre Georges-Louis Bouchez et Paul Magnette à propos de la sécurité.
Magnette reproche avec emphase à Bouchez de ne pas demander que l’on engage encore plus de policiers. Il va jusqu’à dire que Bouchez serait « le seul Belge » à ne pas réclamer d’augmentation d’effectifs policiers …
En général, c’est la droite qui réclame toujours plus de police, comme en Flandre où l’on réclame « meer blauw op straat ». Ici, pour une fois, Bouchez se départit de sa posture habituellement droitière, pour rester … libéral, économe des besoins de l’Etat et soucieux de ne pas accroître encore le poids de la fonction publique sur les citoyens.
Il constate qu’avec les 45.000 policiers que l’on compte en Belgique, c’est bien assez. Et il a raison, notamment si l’on compare le nombre de policiers par 1.000 habitants en Belgique et dans la très policée Chine populaire : c’est bien en Belgique qu’ils sont le plus nombreux !
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A côté de cela, Magnette en réclame encore … 10.000 de plus ! Cela donnerait une quantité énorme de policiers, à laquelle il faut ajouter tous les membres de la fonction publique qui sont investis, d’une manière ou d’une autre, de fonctions de surveillance ou de sanction, comme les inspecteurs du fisc, de la sécurité sociale, les fonctionnaires communaux qui peuvent constater certaines contraventions …
Aujourd’hui, la gauche est comme cela : le plus important, c’est d’engager de plus en plus de fonctionnaires, quelle que soit leur fonction et leur utilité. C’est fini, visiblement, l’époque où la gauche affirmait encore défendre les droits de l’individu, notamment contre … la police. Tout cela concorde bien avec les résultats effectifs du gouvernement le plus à gauche de Belgique, soit le gouvernement régional bruxellois. On a dû ainsi constater que, avec une coalition qui, du côté francophone, regroupe la gauche PS, et la gauche Ecolo, et le centre gauche DEFI, 62 % des emplois nouveaux créés dans la région sont financés par les pouvoirs publics. Pauvres travailleurs indépendants et salariés du privé, qui doivent travailler pour financer cette montagne d’engagements, puis de dettes publiques !
Pourtant, ceux qui s’imaginent que, pour mettre fin à l’insécurité, il faut plus de dépenses publiques, ont complètement tort.
L’organisation Numbeo établit annuellement un « indice de criminalité », qui permet de déterminer les pays les plus dangereux : En Europe, le trio de tête est composé, outre la Biélorussie (2ème), qui est une dictature policière amie du régime de Poutine, deux pays que nous connaissons bien : la France (médaille d’or de la dangerosité), et la Belgique (3ème). Ces deux derniers pays sont aussi ceux où le poids de l’Etat et de l’impôt est le plus lourd puisqu’ils battent tous les records au niveau de l’importance des prélèvements obligatoires. Dépenser beaucoup n’implique par conséquent pas, pour un Etat, garantir une meilleure sécurité. Un comble lorsque l’on sait qu’aux origines des Etats, figurait une justification essentielle : garantir la sécurité des citoyens.
Au contraire, d’après le même indice de criminalité, les trois pays les plus sûrs, avec des indices cinq fois plus favorables que la France et que la Belgique, se sont les paradis fiscaux réputés que l’on connait bien : la Principauté d’Andorre, l’Ile de Man, et la Principauté de Monaco. Et, avec un indice à peine plus haut, on trouve des pays réputés beaucoup moins taxés que les autres, comme la Suisse et l’Estonie.
Peut-être en est-il ainsi parce que ces pays sont précisément moins réglementés, et que la police est chargée d’un moins grand nombre de missions de contrôle du respect des législations dénuées d’importance. Elle peut alors se consacrer à l’essentiel, qui est la sécurité.
Au contraire, dépenser plus, engager encore plus de personnel, c’est gaspiller les deniers publics sans que cela ait la moindre utilité pour réduire la criminalité.