En février dernier, tout était clair, le PS adoubait Close pour attaquer la chambre des députés. De son aveu, « un pari un peu impossible ». De l’avis des autres, un « cadeau empoisonné » à une place quasi inéligible. Quod non !
Et, en fonction des règles de « décumul total », le mayeur aurait dû quitter sa place de bourgmestre dispendieux après son éventuelle élection. Et plus précisément avant la prestation de serment prévue le 4 juillet prochain.
Après la rammeling électorale du PS, il apparaît soudainement urgent de fuir l’opposition où Magnette, maintenu président (lol), semble souhaiter enfermer tous les progressistes. L’électeur demeure l’indéniable cocu de ces joutes musicales. La démocratie, toujours bonne fille, devrait augmenter ses tarifs tant certains y trouvent leur plaisir. Pour Close, pâquerette entre les dents, le PS n’a pas vraiment démérité « et il a même progressé à Bruxelles ».
Bin voyons, comme dirait Zorglub.
Le pire score du PS depuis 1945
En termes personnels, l’autre humoriste de Kiev, rappelle aujourd’hui qu’il
« a toujours été clair sur le fait (NDLR : qu’il voulait) rester bourgmestre de notre capitale”. Pour être honnête, il avait simplement précisé*, observez le sens de la nuance, qu’il serait bien candidat bourgmestre aux élections d’octobre. Ce qui ne voulait pas dire, effectivement, qu’il allait démissionner de ses fonctions mayorales, en cas d’élection à la chambre. Sans signifier non plus qu’il s’assiérait avec adresse sur le résultat des élections fédérales. Si on ne peut plus jouer sur les dates et les mots, où est la gêne ?
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La moralité, c’est que le citoyen progressiste n’obtient pas ce qu’il a commandé au fast food électoral, une vieille habitude socialiste, mais pas uniquement, pour s’assurer des voix puis gérer sa petite popote intérieure en faisant apparaître qui bon lui semble dans l’organigramme décidé par le parti.
Ne plus se tromper de (pâté de) campagne
On se souviendra de l’élection de Thielemans au mayorat de Bruxelles, aussitôt remplacé par l’aspirateur de jetons de présence, Yvan Mayeur, moins de douze mois plus tard. Funeste destin qui déconsidère d’autant plus ces pratiques d’un autre âge d’appareils particratiques décatis. Un sujet dont pourrait peut-être aussi s’emparer la coalition MR-Les Engagés ? Ne rêvons pas trop haut.
En attendant, sans surprise, la bataille d’octobre est désormais lancée et de son aboutissement dépendra l’avenir de Bruxelles qui, pour une fois, semble politiquement plus instable que la Wallonie. Philippe Close, l’homme qui valait 1 milliard de budget (et bientôt autant de dettes) attend ce dernier scrutin avec une attention renouvelée. Cette fois, sans porte de secours. Mais comme il l’a si bien conté sur LN24 : « on n’est pas dans ces petits calculs. » L’humilité, camarade.
F.L.
* L’Echo du 1er mars 2024