L’Allemand est sérieux. Il est si sérieux que même lorsqu’il s’engage dans une voie sans issue, et qu’il le sait, il ira sérieusement jusqu’au bout, se vautrera sérieusement dans le mur, en y fracassant au besoin tous ceux qui l’entourent. Avec gravitas, et parce que c’est son devoir.
1. L’industrie allemande s’effondre
L’industrie allemande s’effondre. Elle s’effondre parce que le coût de l’énergie en Europe est 3 à 10 fois supérieur à ce qu’il est chez nos concurrents directs, à commencer par les États-Unis. Il n’existe aucun secteur industriel allemand qui puisse survivre à un tel différentiel du coût de l’énergie. La chimie allemande, par exemple, massivement consommatrice d’énergie, mourra avec certitude si ce différentiel dans le coût de l’énergie n’est pas résorbé.
Or, le coût de l’énergie allemande n’est pas une contrainte extérieure descendue du Ciel par la volonté du Saint-Esprit : il est un choix, une politique ; une décision politique, qui a pour nom Energiewende. L’Energiewende consiste à remplacer le fossile et le nucléaire par du « renouvelable », vent et soleil. Concrètement, en 2024, le nucléaire est détruit — ce qui a toujours été l’objectif numéro 1 des écologistes, aussi délirants là-bas qu’ici — et le fossile ne s’est jamais aussi bien porté. On a juste remplacé le gaz russe par du gaz américain — cinq fois plus onéreux, car il faut le liquéfier, lui faire traverser l’Atlantique, le regazéifier. Quant au lignite allemand, de tous les charbons le plus polluant, il ne s’est jamais aussi bien porté. Burn, baby, burn.
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Mais le climat, me direz-vous ? Précisément. En 2024, l’Allemagne émet dix fois plus de CO2 par unité d’énergie produite que la France !
L’échec de l’Energiewende est donc total, grotesque, comique, quelle que soit la métrique utilisée, et le point de vue auquel on se place.
Un peuple vaguement normal et moins « sérieux » que les Allemands en aurait tiré depuis belle lurette les conséquences qui s’imposent. Pas l’Allemand, qui regarde des pans entiers de son industrie s’effondrer, désormais tous les jours, comme des touristes qui contemplent une falaise attaquée par une mer déchaînée. L’Allemand dodeline de la tête, se demande si tout de même, dans la durée, tout cela n’aura pas des conséquences un peu fâcheuses ; en somme, « est-ce bien raisonnable » s’interroge doctement le Teuton, avant de redevenir « sérieux » et de piler sur l’accélérateur.
2. L’industrie européenne s’effondre
Mieux : non seulement Fritz ne renonce pas à son Energiewende en Allemagne, il entend l’imposer à toute l’Europe. Il n’existe en effet aucun grand projet que l’Allemand, comme par un réflexe naturel, n’entend aussitôt imposer à toute l’Europe. Pour son bien. Au besoin, par la contrainte.
Ce qui nous donne Ursula von der Leyen. von der Leyen incarne le centre-droit allemand de façon pure : écologiste fanatique, haïssant le nucléaire, prête à sacrifier tous les Européens au « climat », tout en niant la réalité mondiale de la progression continue des émissions de CO2, s’empressant de gouverner avec l’extrême-gauche écologiste tout en se pinçant le nez face aux partis de droite En Europe, le poison est allemand et, depuis le départ des Anglais et la France qui s’affaisse dans sa dette, il est désormais sans frein ni atténuation.
3. « I love Staline » (© centre-droit allemand)
Vient enfin la célèbre pratique du cordon sanitaire, en vertu de laquelle le centre-droit allemand CDU préfère gouverner avec l’extrême gauche qu’avec la droite. Pour des raisons « morales ». Même quand la droite remporte de façon écrasante le scrutin — comme en Thuringie — même quand droite+centre-droit font 75%, et même quand l’extrême-gauche est dirigée par une amoureuse de Lénine, Staline, parmi les pires criminels psychopathes de tous les temps.
C’est pourquoi le centre-droit CDU a déjà annoncé son intention de gouverner l’Allemagne après les prochaines élections fédérales avec… les Verts, de tous les partis, le plus haï en Allemagne et le plus éloigné en programme de la CDU. Bravo !
Si les Allemands se figurent que leur démocratie va se maintenir dans le contexte d’un effondrement économique, ils devraient mieux relire le petit volume Weimar de leur rance bibliothèque.
Peut-on suggérer aux Allemands d’arrêter d’être aussi allemands ?