Le dimanche 11 février, quelque 1500 personnes défilèrent dans les rues de Bordeaux pour protester contre les forages pétroliers prévus à La-Teste-de-Buch. Greta Thunberg en était. La veille, plus à l’est, la militante suédoise de 21 ans s’opposait à la construction d’un nouveau tronçon d’autoroute entre Toulouse et Castres. Elle portait un keffieh.

Les médias ont décrit Thunberg comme une « icône de la lutte contre le réchauffement climatique ». Ce fut peut-être le cas, mais cela ne l’est plus, a commenté Gavin Mortimer dans The Spectator. Arborant un keffieh, soutenant des slogans comme « Écrasons le sionisme » ou « La Palestine sera libre », elle est devenue, peut-être à son insu, la figure de proue de ce qu’en France des observateurs appellent l’« alliance verte ».

En 2021, Jean Messiha, porte-parole de Zemmour lors de sa campagne présidentielle de 2022, avait écrit dans le Causeur sur cette coalition entre écologistes et islamistes : « Ils partagent une couleur : le vert. Mais pas seulement. Ils partagent aussi une approche totalitaire de la société. Ils ont en commun un anti-occidentalisme marqué car à leurs yeux l’Occident, et en creux le Blanc, est responsable de tous les malheurs du monde. »

Dans les défilés des 10 et 11 février figurait l’association de soi-disant défense de l’environnement Les Soulèvements de la Terre. Elle a clairement choisi son camp dans le conflit à Gaza. Dans un bulletin publié trois semaines après le massacre de 1200 Israéliens, elle a qualifié les terroristes qui ont perpétré le pogrom d’octobre de « combattants palestiniens » et accusé Israël d’être un régime d’« occupation » et d’« apartheid ».

En 2023, l’association en question avait fait la une dans la presse lorsqu’une manifestation contre un grand bassin hydrographique dans l’ouest de la France prit une tournure extrêmement violente. Quelque 30 gendarmes avaient été blessés et des véhicules détruits après qu’ils eurent été attaqués par une meute organisée qui lança des cocktails Molotov et d’autres projectiles. Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin avait ordonné sa dissolution. Sa décision fut annulée par le Conseil d’État qui la jugea « inappropriée et disproportionnée ».

Dans un article du 7 avril 2023, Gavin Mortimer se référa au livre d’Anthony Cortes, L’affrontement qui vient, De l’éco-résistance à l’éco-terrorisme. Cortes a vécu au sein d’un groupe d’écologistes radicaux et a relevé qu’ils étaient bien plus que de simples éco-guerriers. Ils étaient antifascistes, trotskistes, anticapitalistes et anarchistes, plus intéressés par le renversement du « système » que par la sauvegarde de la planète. Ajoutez-y désormais les antisionistes - ou plutôt « antisémites » ? Des prises de positions dans le landerneau politique belge montrent que l’« alliance verte » déborde des frontières de la France.