Deux mille orphelins et albinos ; les schtroumpfs rouges

C’est à nouveau une initiative individuelle qui a permis une réalisation positive, celle de Céleste Mukuna Mwambanzambi, la fondatrice de Kemesha Charity.  Opération «Tuibakayi Kwetu» («Construisons chez nous»), c’est le thème de l’année.

L’événement, un repas festif réunissant deux mille enfants albinos ou orphelins à Mbuji-Mayi. Cette fois-ci, l’objectif était de réunir 250.000 dollars afin de favoriser des actions locales de développement socio-économique. L’esprit de Noël tient, en quelque sorte, du prodige en ce que, partout où il est célébré, il est porteur d’optimisme et de partage.

La magie de Noël

La magie de Noël nous vient du tréfonds mystérieux des forêts d’Europe. Le solstice d’hiver était un motif de réjouissances marquant le passage à la réapparition de la lumière, à l’allongement de la durée des jours, à l’approche du printemps, aux semis en vue des récoltes ; bref, à la vie triomphant de la mort. À l’origine, des vieillards bienveillants mythiques les hantaient, préfigurations antiques de l’actuel Père Noël. Du grand nord, par Odin offrant des cadeaux aux guerriers, jusqu’au sud européen, à Rome lors des saturnales, l’on célébrait les valeurs de partage portées par cet élan de vie si bénéfique à tous. C’est de là que proviennent des traditions encore vivaces aujourd’hui : les échanges de cadeaux, la bienveillance à l’égard des enfants, la nouvelle génération, mais aussi les étrennes, le sapin, arbre resté vert en dépit de l’hiver, sa décoration, la bûche, etc.

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Relativement récemment, eu égard au caractère immémorial de cette tradition, le solstice d’hiver est devenu une fête chrétienne. En 354, le Pape Libère a déterminé au 25 décembre la date de naissance de Jésus. Une formidable opération de communication, comme l’on dirait de nos jours, puisqu’il a ainsi greffé le culte chrétien sur plusieurs millénaires de traditions celtiques, germaniques, vikings et latines. Le fait est que, durant les siècles qui suivirent, Noël a affirmé, envers tous, sa dimension religieuse. Ce mouvement religieux a même donné lieu à une incarnation issue du clergé : Saint-Nicolas. Oui, il a vraiment existé : Nicolas, Évêque de Myre. Évidemment, le personnage qu’il a inspiré a une dimension mythique : Saint-Nicolas dépasse Nicolas de Myre. Différentes figures de bienveillance ont coexisté en Europe, toutes pensées à la source de la célébration du renouveau :
le Père Janvier, le Père Chalande, Barbassioné, et tant d’autres.

Une fête mondiale

En anglais, Père Noël se traduit par Santa Claus ; c’est tout dire. Et Saint-Nicolas demeure pour le plus grand bonheur des enfants, gratifiés ainsi de deux distributions de cadeaux lors du solstice d’hiver. Noël se fête partout. Au Japon, où pourtant la présence chrétienne est minoritaire, la fête de Noël est largement partagée ; un phénomène qui dépasse largement le culte chrétien. Au Mexique, des sapins sont plantés chaque année pour en disposer à Noël. Et ceci n’est pas exhaustif. Somme toute, c’est un retour aux sources : la joie partagée au regard du retour cyclique de la vie.

Bel exemple au Congo, sous les tropiques, où cette longue tradition, devenue mondiale, a inspiré Céleste Mukuna Mwambanzambi. Deux mille enfants, portant tous un bonnet rouge de Noël, des schtroumpfs rougis, et réjouis, ont partagé du bonheur ensemble. Et des donateurs ont trouvé là l’occasion de contribuer à un projet de développement économique local, sans attendre la coopération internationale. Ce sont les personnalités les plus entreprenantes, individuellement, qui constitueront l’élite nécessaire au développement du pays, y compris sous l’égide du Père Noël alias Saint-Nicolas. L’Histoire l’enseigne : l’imaginaire est porteur de grandes réalisations.