Briançon dans les Hautes Alpes, à la frontière entre la France et l’Italie, est devenu la principale porte d’entrée des migrants en France depuis que les contrôles ont été renforcés du côté de Menton sur la Méditerranée.

A Briançon et dans les montagnes qui la surplombent, du temps de Louis XIV,  Vauban a construit un système sophistiqué de défenses afin d’empêcher les invasions venues de l’autre côté des Alpes, à travers d’étroites vallées. Aujourd’hui ces magnifiques constructions, classées au Patrimoine mondial, voient défiler des milliers de migrants,  bien plus nombreux que les armées d’antan. Face à ce déferlement, le République française s’avère plus impuissante que la monarchie capétienne.

A quoi sert la police ?

Impossible de passer une journée à Briançon sans croiser plusieurs véhicules des forces de police. Cette bourgade de 12 000 habitants compte une brigade de  gendarmerie, une police nationale,  une  police municipale et, à douze kilomètres de là, à Montgenèvre, situé à la frontière, se trouve une DDPF, une Direction départementale de la Police aux Frontières (PAF), ainsi que, pour ses 450 habitants permanent (et, certes, ses nombreux fortunés vacanciers), une autre police municipale. Il n’y a pas qu’en Belgique que le mille-feuille institutionnel coûte cher au contribuable !

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De la Sicile à Calais 

On se demande à quoi servent tous ces policiers sinon à verbaliser les automobilistes qui se garent en infraction faute de places à proximité des pistes de ski. La police aux frontières est  censée être là pour empêcher l’arrivée des migrants illégaux. Briançon est devenue une plaque tournante pour ceux qui veulent se rendre en Angleterre ou demander l’asile politique en France. Voici comment ça se passe. L’Italie n’a qu’une hâte : s’en débarrasser et elle fait tout pour cela. La plupart des clandestins arrivent en train à la gare de Oulx en Italie. Ce pays ne fait strictement rien pour les empêcher de le traverser depuis la Sicile jusqu’au nord dans les Alpes. Des associations les accueillent à la gare et leur payent un ticket de bus jusqu’à la dernière petite bourgade italienne, Clavières,  située à quelques centaines de mètres du territoire français. Là, ils sont hébergés pour une ou deux nuits avant de tenter la grande aventure directement vers Briançon, située à quelques heures de marche. 

Un autre accès consiste à passer par le désormais célèbre Col de l’Echelle (1762m)  où il n’y a pas de poste frontière et qui est fermé aux véhicules en hiver. Si la PAF, que l’on peut parfois voir scruter les montagnes avec des jumelles, parvient à les intercepter, ils sont refoulés vers l’Italie, où ils attendent à nouveau un jour ou deux avant de retenter la traversée. Presque tous y parviennent, parfois après quelques tentatives.  En effet, la plupart ont quitté leur ville ou leur village en Afrique depuis plusieurs mois, voire plusieurs années et ce n’est pas cette énième difficulté d’un parcours déjà semé de multiples embûches à travers l’Afrique puis l’Italie qui va les dissuader d’entrer en France. Même refoulés et parfois remis aux autorités, l’Italie ne fait évidemment rien pour les empêcher de retenter cette nouvelle traversée. Et ils sont aussi aidés par des militants pro-migrants tout au long de leur périple.

Refoulés dans la montagne, accueillis dans la ville

C’est ensuite que cela devient, au choix, absurde, délirant ou surréaliste. Dès qu’ils parviennent à  Briançon ou dans la vallée de la Clarée au pied du col de l’Échelle, ils sont pris en charge par des associations qui les emmènent  dans une grande maison transformée en refuge où, quand ils ne demandent pas l’asile en France,  ils vont pouvoir manger, se laver, se reposer, et recevoir gratuitement un billet de train pour Marseille ou de bus pour Grenoble, d’où ils continueront leur périple, beaucoup vers Calais, afin de tenter de s’embarquer vers l’Angleterre.

La PAF  peut les intercepter à la frontière et les refouler, en pleine montagne donc,  mais elle n’a pas le droit de les arrêter par la suite dans ce refuge d’accueil dont l’adresse est connue de tous, ou au cours de la suite de leur trajet. Les autorités savent parfaitement que, selon les jours et les saisons,  une poignée de migrants illégaux ou plusieurs dizaines (jusqu’à 300 certains jours me dit-on pour une capacité théorique de 80 lits), séjournent à cet endroit mais elles ne peuvent rien faire ! Ils ne cherchent pas non plus à contrôler les trains et les bus alors que Briançon ne compte que deux accès vers le reste du territoire français, vers Gap et Grenoble. Il paraît que c’est la conséquence de l’Etat de droit, mais cela ressemble plutôt au triomphe du non droit puisque la quasi-totalité de ces migrants sont des hommes jeunes entrés clandestinement en France et ne sont pas des réfugiés politiques, mais des migrants économiques.

L’asile, un business profitable

Une minorité demandera l’asile en France et sera dès lors entièrement prise en charge (logement, nourriture, soins, argent de poche, cours de français)  pendant plusieurs mois voire plusieurs années en attendant le traitement de leur dossier. Pour des mairies, des associations, des hôpitaux, des écoles qui se sont spécialisés dans l’accueil de réfugiés, il s’agit là d’une manne en or qui permet de financer de nombreux emplois et de développer des activités locales. Le business des migrants/demandeurs d’asile est juteux pour beaucoup de monde ! 

Les Français n’ont qu’à s’adapter 

Auparavant, une navette effectuait la jonction entre la gare d’Oulx et Briançon, une navette bien pratique utilisée par de nombreux vacanciers. Les migrants l’empruntaient et descendaient à Clavières juste avant la frontière. Cependant,  les incidents étaient nombreux (vols, vandalisme, …).
Les chauffeurs ne voulant plus opérer sur cette ligne, elle a été purement et simplement supprimée il y a deux ans et elle l’est toujours aujourd’hui… Les Français n’ont qu’à s’adapter ! 

A Briançon, l’Etat français est impuissant et ridicule.