à la recherche d’une extrême droite introuvable !
Mathieu Bock-Côté, chroniqueur au Figaro et à CNews, était récemment l’invité du Club de Pan et du Cercle Jaspar pour présenter son dernier livre « Le Totalitarisme sans le goulag ». Une conférence qui était animée par Alain Destexhe qui l’a accueilli dans le pays du cordon sanitaire et du politiquement correct.
Le petit comité de fascistes autoproclamé « antifas » qui a accueilli le Québécois l’a mis en joie. Notre invité était en grande forme, intelligent, pertinent et drôle, encore meilleur que sur la plateau de l’excellente Christine Kelly sur CNews, pour le plus grand bonheur d’une salle archicomble.
« L’extrême-droite » pour censurer, fasciser toute forme de dissidence »
Comme un Hercule Poirot québécois, Mathieu Bock Côté est parti à la recherche de l’extrême-droite. Et il ne l’a pas trouvée. La thèse du livre est le verrouillage du débat public par l’agitation du spectre de l’extrême-droite, l’utilisation de ce concept pour censurer, fasciser toute forme de dissidence.
Il n’y a ni centre de décision, ni complot, mais, citant Zinoviev, les journalistes agissent comme s’ils recevaient les instructions d’une hiérarchie organisée qui rappelle le comité central du Parti communiste de l’URSS. Le Contre-révolutionnaire était psychiatrisé en URSS, le conservateur en régime « diversitaire » est « phobisé », ce qui abolit la possibilité d’une réelle alternance à la politique de ce qu’il appelle le « régime diversitaire » ou l’extrême-centre qui nous fait la promesse d’un paradis terrestre, d’un monde délivré du mal. C’est le retour non du totalitarisme, mais celui de la question totalitaire.
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Contrôle du récit médiatique
Dans la stratégie de contrôle des esprits, le maitrise du récit médiatique est essentielle. On assiste à l’institutionnalisation du mensonge . « Ce qui arrive sous nos yeux n’arrive pas », « le faux est vrai et le vrai est faux », il évoque quelques exemples tirés de l’actualité dont la tragédie de Crépol en France. En référence au biologiste Lyssenko sous Staline, il évoque le démographe lyssenkiste qui affirme contre toute évidence que « nous sommes tous des immigrés » ou que nos pays ont toujours été des pays d’immigration. Pour l’auteur, la célébration de la religion « diversitaire » est devenu un rituel obligatoire. Les dissidents, accusés de semer la haine, un concept central en régime « diversitaire », sont punis par la mort sociale, le bannissement numérique, le name and shame ou le boycott.
En Ecosse, en Irlande, en Allemagne, au Canada... cette mécanique est déjà à l’œuvre sous la forme de lois liberticides. La critique de la théorie du genre est, par exemple, désormais interdite dans plusieurs pays. Au passage, il note que l’on assiste à l’extension infinie du sigle LGBTQI2S+...
Une nouvelle ingénierie sociale est mise en œuvre avec un discours orwellien : plus cette idéologie fragmente la société, plus elle prétend l’uni et une nouvelle langue inclusive fait son apparition dans le vocabulaire : le vagin devenant chez certains activistes le « front hole » ou mieux encore le
« bonus hole » !
L’extrême-centre se méfie du peuple et des élections quand elles ne vont pas dans son sens de l’Histoire. Le Brexit, la victoire de Trump en 2016, Orban en Hongrie, Wilders récemment aux Pays-Bas, ne sont pas des victoires électorales légitimes mais des anomalies dans l’évolution vers un monde parfait : « C’est contre les extrêmes qu’il faut sauver la démocratie ». A certains égards, nous vivons déjà dans Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley.
De l’URSS à l’EURSS
L’auteur a des mots très durs pour les institutions européennes. L’Union européenne se montre hostile aux Etats qui la composent. On en revient à une forme de souveraineté limitée, à la doctrine Brejnev comme au temps de l’URSS. Il rappelle les propos d’Ursula von der Leyen avant les élections italiennes qui ont vu la victoire de Giorgia Meloni : «Nous travaillons avec n’importe quel gouvernement démocratique qui veut travailler avec nous, mais si les choses tournent mal, nous avons les outils», en faisant allusion aux mécanismes dont dispose l’exécutif européen au nom de la défense de l’état de droit. La technostructure européenne prend des initiatives liberticides et de contrôle social des populations.
Mathieu Bock-Côté rend un hommage appuyé à Roger Scruton, à Milan Kundera et aux anticommunistes primaires du temps de l’URSS qui faisaient preuve de lucidité. Il nous annonce aussi le retour du Samizdat à l’heure d’Internet !
« L’histoire du XXe a prouvé que les intellectuels sont les plus grands consommateurs d’idéologie, et souvent les épurateurs les plus féroces, lorsque les circonstances les conduisent au pouvoir »; On attendait qu’il nous explique que ce retour de la question totalitaire n’est pas celui du totalitarisme, ce que l’auteur confirme, mais pour lui « le goulag n’est plus nécessaire, la société est devenue un camp de rééducation », « Le régime diversitaire représente la poursuite de l’expérience soviétique par d’autres moyens » .
Il conclut alors son intervention par un éloge de l’homme ordinaire, l’homme imparfait avec ses passions, ses doutes et ses faiblesses.