Magnette aime l’humour mais estime que, lorsqu’il utilise ce fabuleux outil, cela ne marche pas tout à fait comme il l’espère. Le stand-up, c’est une profession. Et il y a un autre adage qui dit que lorsque personne ne vous comprend, le problème vient sans doute de vous. Candidat aux responsabilités de premier ministre, Paul n’a pas non plus aimé la blague de De Croo qui a osé comparer le taux de chômage dans sa province (2,5 %) à celui du Hainaut. « Ce n’est pas 15 %, c’est 8,5 % ! » se plaint-t-il. Certes mais c’est tout de même 4 fois plus ! Comme le souligne Magnette lui-même, « ce n’est pas une petite différence ». Toujours une blague ?

Estompement de la norme

Évoquant les scandales du Parlement wallon, Magnette rappelle que le méchant huissier Janssens était... MR mais que cela intéresse beaucoup moins les média. A l’Europe, il admet du bout des lèvres qu’il connaît effectivement Marc Tarabella mais se raccroche à la présomption d’innocence. Le sujet est clos. Quant à Luperto, la justice est passée, fin de l’histoire. Il ne faudra plus que le beau Paul s’étonne d’être brocardé comme étant le Robespierre à géométrie variable du PS. Taquin, Vrebos évoque alors la dette belge à 665 milliards et les dépenses à 52 % du PIB... Comme tous ses collègues en idéologie, ce n’est pas un petit trou financier – quelle vulgarité – qui va être capable de démonter le premier citoyen de Charleroi : « Prenons la Communauté française, son déficit provient presqu’exclusivement des dépenses en personnel. Si on interdit les déficits comme le veut Georges-Louis Bouchez, cela reviendrait à mettre au chômage des milliers des personnes. Cela n’a pas de sens. »

Pas (encore) assez de taxes !

« Lorsqu’il y a un déficit, c’est peut-être aussi parce qu’il n’y a pas assez de recettes ! ». Rappelant que 1 % de la population belge détient 25 % des actifs, Magnette enfourche le petit cheval de bataille du PTB : « Les riches dans ce pays ne paient pas assez d’impôt sur le capital et sur les revenus du capital. Si c’était le cas, on pourrait augmenter les revenus des travailleurs entre 100 et 200 € par mois. Ça c’est ambitieux comme réforme fiscale. » Surtout pour le pays le plus taxé au monde selon l’OCDE. L’humour de Magnette ne connaît décidément pas de frontières. C’est le professeur Marc de Vos, essayiste et membre du Think Tank Itinera, qui aura finalement le mieux résumé l'affaire : « pour la Flandre, l’agenda de Magnette représente une hallucination idéologique et un hold-up fiscal. » Dans une économie wallonne déjà dominée à 70% par l’étatisme, selon les chiffres de la BNB, Magnette propose : « une stupéfiante attaque frontale contre l’entreprenariat, l’économie de marché, la libre consommation, la propriété privée et la richesse : un mélange de collectivisation, de politisation et d’appauvrissement » pour une économie en déclin chronique depuis des dizaines d’années. Et ça, ce n’est pas une blague….