Des émeutes d’une rare violence ont touché 22 villes britanniques. Des mosquées, des centres d’hébergement pour migrants et des postes de police ont été attaqués par une foule en colère, drapeaux anglais sur les épaules, scandant des slogans antimusulmans. Les manifestations ont été déclenchées par une attaque à l’arme blanche, survenue le 29 juillet dernier, à Southport, au cours de laquelle trois fillettes âgées de 6 à 9 ans ont été tuées de sang-froid, poignardé à mort par Axel Rudakubana, un fils d’immigrés rwandais. Rapidement, la presse mainstream, relayant le narratif des autorités, a attribué l’initiative des heurts à des groupuscules d’extrême droite. Le raccourci-clavier est simpliste ! Pourquoi le pays s’est-il vraiment embrasé ? Décryptage.

Une désescalade de façade

Si le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer a réussi à rétablir le calme, il n’a agi que sur les symptômes du problème et non sur ses causes profondes. Pour preuve : dans la rue menant à sa résidence, flottait pendant les émeutes une banderole où l’on pouvait lire : « Assez, c’est assez - Arrêtez les bateaux ». « Le Royaume-Uni démontre que l’immigration ne peut être indéfiniment exclue de la délibération démocratique », souligne sur X/ex Twitter, Nicolas Pouvreau-Monti, Directeur et cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID). « L’explosion des flux migratoires - presque exclusivement extra-européens depuis le Brexit - est permise par des choix politiques qui ne passent plus et pas uniquement à l’extrême droite de l’échiquier ».

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Un afflux massif moribond

Le Center for Policy Studies, l’un des plus influents think-tanks britanniques, a publié récemment une étude frappante sur l’emballement migratoire que connaît le Royaume-Uni et ses conséquences multiples. La réalité est que le pays a battu tous les records en termes d’immigration ces vingt-cinq dernières années. Pendant l’ère Tony Blair (1973-1997), le solde migratoire cumulé a été de 68.000 personnes. De 1998 à 2022, il a été de 5,9 millions de personnes, soit près de 100 fois plus. « Contrairement aux années 2000, la hausse de l’immigration après 2020 est presque entièrement due à des flux extra-européens. En 2021 et 2022, le solde migratoire cumulé du pays s’est élevé à 1,2 millions de personnes par an ». Si l’on extrapole ce chiffre sur les vingt-cinq prochaines années à venir, et sans prise en considération d’une nouvelle explosion, cela fera au minimum 30 millions de nouveaux arrivants. Juste, impensable !

Un cocktail explosif

Ce choix politique suicidaire, doublé d’une politique de l’autruche toute en faiblesse, est mortifère. Selon un sondage réalisé en avril 2024(*), on estime désormais qu’au moins 20% de la population de l’Angleterre est née à l’étranger, soit 6 points de plus qu’aux États-Unis, archétype de la « nation d’immigrés ». Ce chiffre monte à 47,6% dans le Grand Londres.
« La plupart d’entre eux sont des consommateurs fiscaux nets. Ils reçoivent plus de dépenses publiques qu’ils n’y contribuent ». L’islam est aujourd’hui la deuxième religion la plus répandue et 32% des musulmans britanniques jugent souhaitable l’instauration de la charia dans les 20 ans qui viennent. Certains d’entre eux déclarent déjà des quartiers de l’est londonien « zones d’application de la charia ». 

Brouillage des cartes

Amalgame facile, pour noyer le poisson, les autorités britanniques parlent d’un soulèvement opportuniste, raciste et islamophobe de l’extrême droite. Le terme black bloc revient en boucle dans la presse. Il faudrait d’abord savoir de quoi l’on parle ! Encapuchonnés, masqués, gantés, certes, ces militants ne se réclament d’aucun parti politique. Ils optent pour la stratégie insurrectionnelle (discutable) pour manifester leur ras-le-bol. Exit le dialogue social. Derrière les cagoules se cachent de multiples visages : un enseignant, un consultant, un ouvrier, un agriculteur qui ne souhaitent pas être reconnus pour des raisons essentiellement professionnelles. Mais, « le black bloc ne pille pas. Il casse au nom d’une idéologie avec des objectifs ciblés, dont on peut discuter de la pertinence, sans s’attaquer au boulanger du coin. Ils se distinguent des casseurs qui s’infiltrent dans le groupe et profitent de son anonymat pour vandaliser des magasins, blesser des concitoyens et violenter des policiers », précise Thierry Vincent, auteur de « Dans la tête des black blocs, vérités et idées reçues ».

Au nom de l’identité musulmane

Et les dégâts sur la société occidentale sont énormes. Ce chaos intellectuel sur fond de laxisme profite aux islamistes. « Ils savent que le pays tombera comme un fruit mûr », confie l’essayiste Boualem Sansal, qui eut maille à partir avec les islamistes lors de la guerre civile algérienne, dans une interview accordée à Atlantico. « Nous assistons à la défaite en direct du Royaume-Uni dans une guerre civile qui le dépasse, que lui font les forces de la désagrégation que sont l’islam et ses extrémistes, l’émigration massive incontrôlée et incontrôlable, et un personnel politique inconsistant, soumis au politiquement correct et au wokisme, prêt à toutes les capitulations pour préserver sa rente (…) Comme dans le jeu de quilles, la défaite du Royaume-Uni entrainera celle de nombreux pays européens. ». 

Et pourtant, le récit médiatique ne reflète pas la colère et l’indignation citoyenne face à l’incurie de ces gouvernants incapables de protéger leurs ressortissants. Si ces laquais, bisounours idiots utiles à la gauche, qui squattent les pages d’une presse-purée, pouvaient un minimum faire fonctionner leurs neurones, on diminuerait sensiblement, aux Royaume-Uni comme ailleurs sur le Vieux Continent, le niveau de soumission auquel nous avons, par lâcheté, consenti.

(*) sondage J.L. Partners, « British Muslim and General Public attitudes polling for Henri Jackson Society » - avril 2014