Une explication basique de la situation d’aujourd’hui ? 

Le documentaire « L’Exil nazi, la promesse de l’Orient » (2014) fut réalisé par Géraldine Schwarz, une auteure & journaliste franco-allemande.  

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux responsables nazis ont réussi à échapper à la justice internationale en se réfugiant au Moyen-Orient. Des archives provenant des services secrets allemands révèlent qu’après-guerre, les régimes égyptien et syrien ont recruté plusieurs centaines d’anciens serviteurs du Reich. Leur objectif : utiliser leurs compétences pour reconstruire leurs armées. 

Ce documentaire très instructif, nous ouvre les yeux sur une partie assez ignorée de l’Histoire durant la deuxième guerre mondiale et surtout à la fin de celle-ci :

Certains nazis recherchés pour crimes de guerre ont réussi à se sauver grâce au Vatican qui a promulgué des passeports et visas à certains responsables de ces crimes.  

Alois Hudal, l’évêque autrichien à Rome, et avec la complaisance de la Croix Rouge internationale, a aidé des dizaines de cadres nazis à fuir, notamment vers la Syrie. 

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Alois Brunner qui fut le bras droit d’Adolf Eichmann et qui fut responsable de la déportation de 120.000 Juifs européens vers les camps d’extermination trouvera d’abord refuge en Egypte. Il arriva en Syrie en 1954 et aidera à « former » les services de sécurité syriens aux méthodes de torture de la Gestapo. 

La filière des Allemands recrutés par Damas est gérée par l’ancien colonel SS Walter Rauff. 

La Syrie fraîchement émancipée de la tutelle française, veut se doter d’une armée efficace. Infiltré dans les rangs syriens, un agent du Mossad, le service secret israélien, révèlera à ses supérieurs que les divisions syriennes engagées dans la guerre de 1948 contre Israël étaient commandées par des officiers allemands.  

Après la défaite de la coalition arabe, à la mi-1949, un coup d’Etat renverse le pouvoir à Damas et les collaborateurs allemands du régime déchu sont chassés de Syrie. Ils vont alors choisir l’Amérique du Sud : le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, … 

Du côté égyptien, Arthur Schmitt, ex-général dans l’Afrika Korps, sous les ordres du Général Erwin Rommel, est recruté par l’Egypte au temps du roi Farouk. En 1949, sous le coup de la débâcle arabe face à Israël, les dirigeants de la Ligue arabe, et l’Egypte lui confieront la responsabilité de mettre sur pied un plan secret : une armée panarabe d’un million d’hommes. 

En 1956, l’arrivée de Nasser à la tête du pays provoque le départ de certains instructeurs allemands effrayés par les sympathies socialistes du nouveau raïs.  

D’autres anciens nazis prennent la relève : le colonel SS Leopold Gleim forme les cadres du service de sécurité et se fait appeler « Ali al-Nahar » ; Joachim Deumling, ex-responsable de la Gestapo à Düsseldorf, aide à réorganiser les services de renseignement ; Otto Skorzeny, le célèbre officier commando est, depuis 1953, conseiller militaire auprès du général égyptien Naguib ; l’ex-capitaine SS Wilhem Boeckler, qui a participé à la liquidation du ghetto de Varsovie, vit depuis 1949 en Egypte sous le nom « Abdal-Karim » et forme, avec d’autres exilés nazis, des terroristes palestiniens… 

De même, dès 1956, d’anciens collaborateurs de Joseph Goebbels, le ministre de ‘la propagande et de l’illumination du Peuple’ d’Hitler, jouent un rôle dans l’appareil de propagande antisioniste de Nasser. 

Pour les superviser, le Ministère égyptien de l’Information, recrute l’un des idéologues du IIIème Reich, Johann von Leers. Protégé par Goebbels et proche d’Himmler, il défend l’idée d’un lien étroit entre nazisme et religion musulmane, forgé par leur commune hostilité aux Juifs. 

De 1950 à la chute du régime de Perón, en 1955, von Leers réside en Argentine, avant de fuir au Caire avec femme et enfants. En Egypte, cet antisémite fanatique organise sous le nom d’Omar Amin, la diffusion d’émissions de radio multilingues et encourage les mouvements néo-nazis dans le monde.

« Nombre d’entre eux se convertiront à l’Islam », précise Géraldine Schwarz. 

Maadi, quartier aisé de la banlieue sud du Caire, aujourd’hui encore prisé des expatriés, comptait une forte présence allemande dès le début du XXème siècle. Dans les années 1930, les Allemands d’Egypte ont adhéré au nazisme et rejeté les Juifs dont Ludwig Borchardt, découvreur du buste de Néfertiti en 1913. 

Citoyens de bonne conscience, réveillez-vous ! 

La Voix de la Raison