La période de Noël 2024 a été marquée par un regain d’intérêt sans précédent pour les traditions chrétiennes en Europe. Plusieurs événements ont contribué à ce phénomène : l’inauguration de Notre-Dame de Paris restaurée, les tensions liées à l’islamisme, et les débats sur la présence de crèches dans l’espace public. Aux États-Unis, Donald Trump s’est fait le défenseur de la fête de Noël avec une ferveur inédite, allant jusqu’à mentionner avec insistance Jésus-Christ. Ces événements semblent avoir catalysé une réflexion sur l’héritage chrétien de l’Europe et son rôle dans la société contemporaine.
L’héritage chrétien : fondement de la civilisation européenne
Notre génération a hérité d’un immense capital spirituel issu de siècles de foi judéo-chrétienne. Cependant, nombreux sont ceux qui ont pris cette richesse pour acquise, sans la transmettre à leurs descendants. Les Européens méconnaissent largement les fondements culturels et religieux qui ont modelé leur continent, peinant à saisir l’importance de la religion dans les mentalités et la politique mondiales.
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Il est important de rappeler que la science moderne tire ses origines de l’esprit d’investigation de penseurs chrétiens. Des pionniers comme Galilée et Newton, animés par le désir de comprendre la création de leur dieu, ont jeté les bases de la méthode scientifique et de la recherche rationnelle. Ce lien entre foi et raison a profondément influencé le développement intellectuel et scientifique de l’Europe.
Le christianisme est le terreau de la liberté, de la liberté d’entreprendre et de la démocratie européenne. Sans la sagesse, la tolérance et l’esprit critique qu’apporte une compréhension des valeurs chrétiennes historiques, nos dirigeants risquent de manquer de clairvoyance. Notre société pourrait se fragmenter, nos institutions s’effondrer, et la confiance, l’honnêteté ainsi que la profondeur spirituelle indispensable à la démocratie pourraient disparaître. Il est important de noter que la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » trouve elle-même ses racines dans le christianisme.
Même des penseurs athées comme Michel Onfray reconnaissent l’importance des valeurs judéo-chrétiennes pour la civilisation européenne et pour créer la prospérité et donc la qualité de vie. Cet athée proclamé soutient que les concepts de dignité humaine, de liberté individuelle et d’égalité trouvent leurs origines dans la tradition biblique et les enseignements du Christ.
Le déclin des valeurs chrétiennes et ses conséquences
L’Europe s’éloigne progressivement de ses racines chrétiennes, dilapidant son héritage spirituel et son capital social. Une Europe postchrétienne se dessine, avec une vie politique privée des vertus d’humilité, de retenue, d’honnêteté et de tolérance qu’insuffle la foi. Il convient cependant de nuancer ce constat en parlant plutôt de l’UE que de l’Europe dans son ensemble, car pour les pays ayant connu la dictature communiste, la foi reste encore bien présente.
Le christianisme demeure la force vitale sous-jacente au libéralisme et aux courants de pensée conservateurs du continent européen. Cette influence, souvent méconnue, a profondément marqué l’évolution politique et sociale de l’Europe moderne. Les pères fondateurs de l’Union européenne, profondément chrétiens, se démarquaient nettement de leurs homologues communistes athées. Robert Schuman, figure emblématique de cette génération, avait même envisagé d’embrasser la prêtrise en 1911, illustrant ainsi la profondeur de son engagement spirituel.
Cependant, l’UE contemporaine semble s’être écartée de ces valeurs fondatrices qui ont longtemps nourri sa prospérité et sa cohésion sociale. En lieu et place de cet héritage, elle a adopté de nouveaux principes, souvent perçus comme étrangers à sa culture traditionnelle. Cette mutation conduit à un désenchantement croissant au sein de la population de l’UE, qui contraste fortement avec l’enthousiasme encore palpable il y a deux décennies.
Les signes de déclin sont donc visibles : une vie politique conflictuelle, l’objectification des femmes, un consumérisme effréné, une industrie pornographique florissante, une intolérance déchaînée, et la diffusion incontrôlée de substances nocives auprès des jeunes comme des aînés. Ces phénomènes entraînent dans leur sillage une recrudescence du banditisme violent et une augmentation des décès prématurés.
La corruption, ce fléau immémorial qui a certes toujours existé — comme en témoigne le second livre de la Bible où Moïse exhorte déjà à ne pas y succomber en raison de son effet délétère sur la justice — prospère aujourd’hui d’autant plus que la masse de biens et les occasions d’enrichissement illicite ont explosé. Les notions de devoir, d’honnêteté et de dignité perdent leur emprise sur l’esprit public et le comportement des élites.
L’urgence d’un réveil spirituel face aux défis contemporains
Ce constat prend une dimension plus grave face aux menaces islamistes. Bien que l’Europe compte de grands athées, agnostiques et juifs, ce sont les racines chrétiennes de la majorité qui ont fait de ce continent un havre de tolérance et de respect de la conscience individuelle, malgré les fautes honteuses des églises et de certains de leurs dirigeants. Une Europe détachée du christianisme s’éloignera inévitablement du pluralisme et de la liberté de culte.
Force est de constater une vitalité spirituelle grandissante au sein des communautés musulmanes dans l’UE. Leurs mosquées sont pleines, leur engagement sans faille et leurs jeunes s’impliquent avec enthousiasme dans leur foi. Ce contraste avec l’indifférence, voire la honte, des Européens de souche envers leur héritage chrétien risque de creuser un fossé culturel et moral, ébranlant les fondements du vivre-ensemble et permettant au wokisme de s’implanter de manière surprenante.
Il est urgent de réhabiliter la place des valeurs judéo-chrétiennes dans l’identité de l’UE ainsi que leur influence sur nos valeurs et institutions. L’enjeu est de taille : préserver l’héritage spirituel et les valeurs qui ont façonné notre civilisation que, paradoxalement, les autres civilisations cherchent à imiter.
Le Club de Pan a été le premier à donner une audience publique au livre « Allah n’a rien à faire dans ma classe ». Des librairies ont refusé de le mettre en vente jusqu’au moment où le Centre Jean Gol a décidé d’organiser, le 16 décembre, un débat qui a dû se tenir à Tour et Taxis tant il y a eu de participants. Ce véritable succès de foule est-il le signe d’un début