Il ne suffit pas d’être traître à sa classe (un social-traître pur sucre selon l’orthopraxie de Lénine) et se prétendre issu du prolétariat pour imaginer pouvoir émettre des idées géniales pour le pays. Avec un père médecin (aux inclinations communistes) et une mère avocate (afficionada des causes sociales), le petit Paul n’avait pourtant jamais manqué de rien sur le plan doctrinal. Mais il est vrai que la révolution plante toujours ses graines dans la frustration bourgeoise.
Sur ces bases, la campagne électorale du Carolissime patron du PS, tente de courser le PTB comme un ado boutonneux son premier flirt et enchaîne les promesses fleurant bon le beurre, l’argent du beurre et le fond des poches de la fermière. Le tout avec l’argent des plus riches. Une denrée en voie de raréfaction que le petit Paul pourrait très facilement remplacer par le peu qu’il reste au fond de vos propres poches. Revue de détail de quelques élucubrations de l’homme qui voulait arrêter la vente par correspondance.
Semaine de 32 heures à salaire inchangé
Paul Magnette a proposé de réduire la semaine de travail à 32 heures sans diminuer les salaires. Soit une augmentation immédiate de 16 % des coûts salariaux. Les économistes américains, comme Tyler Cowen issu de Harvard, soutiennent au contraire qu’une réduction des heures de travail sans ajuster les salaires augmente les coûts pour les entreprises, nuisant potentiellement à la compétitivité tout en augmentant le taux de chômage. Avec un handicap de 1,7 % par rapport aux salaires des pays voisins de la Belgique, voilà une belle idée mort-née.
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Augmentation des salaires de 2% pour réduire le déficit
Petit Paul affirme aussi qu’une augmentation de 2% des salaires pourrait réduire le déficit de l’État de deux milliards d’euros. (Grand) Paul Krugman argue que l’augmentation des salaires sans une augmentation correspondante de la productivité entraîne une inflation accrue, annulant les gains espérés en réduction de déficit. Évidemment, quel socialiste se soucie de l’avis du prix Nobel de sciences économiques de 2008 ?
Effacement de la croissance économique
Monsieur 400.000 euros exprime sa foi en une économie sans croissance. Forcément, à ce tarif, il ne voit plus très bien comment il pourrait encore faire croître ses propres dépenses. Partant, il décrète la décroissance universelle.
Pourtant, certains économistes comme Robert Gordon (Northwestern University) soutiennent que l’absence de croissance économique peut mener à une stagnation des niveaux de vie et à des difficultés pour financer les dépenses publiques et les systèmes de protection sociale. Autrement dit une idée pyromane pour bouter le feu à tout le fonds de commerce de la Gôche... Pas super malin, ça, Paul.
Non aux politiques d’austérité
Au PS, on claque l’argent public par les portes, les fenêtres et la cheminée. Puis l’on fait papote avec Belfius s’il vient à manquer un milliard ou deux : dans cette logique, le président Magnette a souvent critiqué les politiques d’austérité pour leur impact négatif sur la croissance économique. Tiens, justement, on pensait qu’il n’en voulait plus de cette fameuse croissance ? Hormis cette contradiction, la plupart des économistes comme John Taylor répliquent que l’austérité est nécessaire pour éviter les dettes excessives, entraves à la croissance à long terme. Sauf évidemment si de la croissance, on n’en veut plus... Mais bon n’allez pas non plus vous attendre à de la logique en Socialie.
Plus d’état dans l’économie
Plus d’état partout, c’est le mojo de Paul Magnette, a fortiori dans l’économie. A la lumière des innombrables succès enregistrés dans le cadre de cette politique interventionniste (Sabena, Ethias, BPost, RTBF, Publifin...), le bon peuple serait autorisé à ressentir... comme un gros doute.
Milton Friedman soutient depuis toujours que trop d’interventions de l’État étouffent l’innovation et la croissance économique. A l’époque, il n’imaginait pas que, dans notre cas, les parastataux belges seraient gérés comme des républiques bananières.
Redistribution des richesses
C’est une déclaration tarte à la crème : prôner une redistribution plus équitable des richesses. Cela ressemble à du Jésus mais c’est tout simplement l’apôtre Paul qui pique dans la poche de Jacques pour donner ce qu’il trouve à André en conservant au passage une bonne petite commission. Rappelons que l’économiste Arthur Laffer démontre très bien que trop de redistribution décourage l’investissement et le travail. Tandis que la surtaxation réduit le rendement de l’impôt. Mais on avait déjà eu 70 ans d’URSS pour comprendre tout cela. Trop peu de recul pour le président du PS apparemment.
Réduction de la dette publique
De nouveau totalement contradictoire avec le concept d’absence d’austérité sauf que Paulo a une idée qu’elle est bonne : réduire la dette publique sans sacrifier les services publics. Caramba, encore raté puisque des économistes comme Kenneth Rogoff (Harvard et Chief Economist du FMI) estiment à travers leurs travaux que la réduction de la dette nécessite souvent des sacrifices fiscaux importants. Partant une réduction des dépenses et donc... des services publics.
Aujourd’hui, la question revient à se demander pourquoi voter PS alors que le PTB promet bien pire ? Comme disait Le Pen, l’électeur préfère toujours l’original à la copie. En attendant, espérons que Bart voudra bien proposer un plan pour nous sauver de nous-mêmes.