Quelques semaines après le scrutin, il semble que la gueule de bois qui a saisi nos élites gauchisantes n’est toujours pas près de se dissiper. 

Faut-il le répéter, un deuil induit 7 étapes douloureuses auxquelles il est difficile de se soustraire. Après le choc, viennent le déni, la colère, la dépression, la résignation, l’acceptation puis la reconstruction. Des moments clés que s’accaparent nos élus à des rythmes bien différents.

Déni : Le hagard de Mons arpente Adamo City

Dimanche dernier, alors qu’il était médiatiquement invisible depuis l’élection, l’on retrouve Elio Di Rupo à Jemappes lors du discours d’inauguration d’une roseraie de 189 buissons épineux « plantés en l’honneur du chanteur » (selon SudInfo). Tout un symbole ! Elio l’a rappelé dans son allocution, « Jemappes, c’est Adamo City », un peu comme Mons serait «Di Rupo Station» ?

Nostalgiques, on ne peut s’empêcher, en voyant l’ancien cuirassé de l’« anti-parvenitude » caboter au milieu des épines, de penser à ces anciennes gloires du cinéma français, obligées de faire des « ménages » dans les supermarchés. C’est triste, un supermarché, le dimanche.

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Colère : Dermine, vous reprendrez bien un peu de bile ?

Thomas Dermine, c’est un peu notre Gabriel Attal à nous. Ils ont 3 ans de différence, sont plutôt mimi à regarder et enchaînent des progressions politiques impressionnantes malgré leur jeune âge. Seule différence marquante, Thomas possède vraiment un diplôme (Ingénieur de gestion, Solvay).

« Vous semblez amer... », voilà pourtant le constat posé par l’Echo dimanche dernier. Et, fait plutôt rare pour un plumitif belge, d’insister : « On a l’impression qu’il y a de l’amertume dans vos propos. » Evidemment, n’essayez pas de dire ça tout à trac à Elio... Sans doute le privilège de l’âge.

Tout à la fougue de sa jeunesse, Dermine estime que le PS s’est trompé d’ennemi en se braquant sur la progression du PTB et en ouvrant un boulevard aux Engagés. C’est ça la jeunesse, le manque de recul : il ne lui viendrait pas à l’esprit de constater que le PS s’est trompé tout court. Et depuis plus de 50 ans.

Dépression : l’Union de la gauche, « machine à perdre » selon Magnette

Le beau Paul n’a pas non plus passé un excellent week-end et, à force de saouler ses proches en ressassant sa cuisante défaite, ceux-ci ont sans doute décidé de faire jouer le carnet d’adresses pour obtenir fissa fissa une grande interview dans Le Soir. Changement de nom du PS, refus d’une stratégie d’Union façon Mélenchon du Nord... Les sujets de la « refondation 2025 » ne manquent pas mais Paul l’ombrageux n’est plus trop sûr de ce qu’il veut. «Quel PS, avec qui, pour quoi faire... ?» Magnette, c’est un peu le Bertrand Labévue de Lagaffe, qui compte les hérissons écrasés sur la route.

Pas sûr que ça lui passe tout de suite : après tout, si le Boulevard de l’Empereur ne l’a pas envoyé promener, c’est parce que les communales sont dans 2 mois. Le PS ne va pas se priver aussi sottement d’un si joli bouc émissaire sous la menace d’une éventuelle quatrième torgnole électorale.

Résignation : Nollet, « le militant du vivant » vit sa mise en bière

On n’allait pas vous parler de Défi, tout de même ? De ses trois candidats appelés à « sauver Défi » : la formule vient de chez eux. Parmi eux, Sophie Rohonyi qui « serait poussée en interne » par Maingain le Petit. Comme quoi, never change a loosing team ! Et dès lors pas grand’ chose à ajouter dans l’acceptation de la défaite.

Non, on ne pouvait pas laisser sur le bord du chemin, le charmant Nollet, l’homme des calculs savants en matière de barrages et de calorimétrie. Et c’est Philippe Lamberts, le sémillant eurodéputé (sortant) qui en parle le mieux : « Ecolo doit montrer qu’il a compris que ce n’étaient pas juste des facteurs externes qui ont causé la défaite. » Ouille, ça pique aux yeux. Et encore, dans cette interview à la kalachnikov livrée à l’Echo, « quand vous êtes président de parti comme Jean-Marc Nollet et que vous ne parvenez pas à arracher un siège (...) dans votre circonscription, ça ne peut qu’interroger sur la qualité de l’incarnation. » Dire que Lamberts voulait attendre octobre avant de lâcher ses « révélations » : ça nous aurait gâché la canicule !

L’acceptation : Tous aux alcooliques anonymes !

Reconnaître sa défaite n’est guère chose facile en politique, les rouges comme les verts semblent avoir beaucoup de mal à avouer qu’ils ont trop picoler quand ils ont la gueule de bois. Le pouvoir est grisant comme le bon vin et les forces progressistes ont toujours eu, paradoxalement, l’alcool très mondain !

Reconstruction : Laaouej, le dernier optimiste progressiste

Pas encore de gouvernement à Bruxelles (et sans doute pas avant les communales) mais une belle photo de la famille PS sur X (ex-Twitter) :
« Les députés socialistes au Parlement Bruxellois ont prêté serment et sont prêts à vous représenter fidèles à leurs engagements. » C’est joli, c’est frais, printanier même.

Tout aussi fleuri, mais dans un autre style, les petites piques d’Ahmed Laaouej à l’intention de David Leisterh (MR) : ils s’étonnent, ils vont se rencontrer, ils se sont vus, ils attendent un document « précis » ... Tous les 2 incontournables, ces 2 partis bruxellois font durer le suspense. Il est vrai que Bouchez assiste aux rencontres et que, face à GLB comme chaperon, l’enthousiasme du bourgmestre de Koekelberg peut parfois s’étioler. A moins que ce ne soient les 22 milliards de dette bruxelloise (sic) calculés à l’horizon 2029 par le CERPE (Centre de recherches en Economie Régionale et Politique Economique de l’UNamur) ? La petite pilule bleue sera-t-elle suffisante pour redresser tout cela...

Foster Laffont