On parle souvent de l’absence de légitimité des ministres flamands de Bruxelles, tels Pascal Smet (du parti raciste Vooruit, démissionnaire) et Elke Van den Brandt (GROEN). Ce n’est pas tout à fait exact. Lors des élections de 2019, GROEN est sorti en tête du groupe linguistique néerlandais du Parlement bruxellois (qui compte 17 élus flamands garantis sur un total de 89 élus).

Quand la fanatique Mme Elke Van den Brandt prétend que sa politique atrocement sectaire de courte vue jouit d’une forme de légitimité démocratique, elle n’a pas tout à fait tort du point de vue strictement flamand-bruxellois.

Du côté francophone, depuis de longues années, la politique bruxelloise se résume à un principe simple : tous contre le MR. La haine du MR au sein du PS, ECOLO, Défi, les Engagés (ce nom ridicule), est telle que les autres partis francophones sont prêts à gouverner avec le PTB (et le Diable), pourvu qu’on tienne le MR dans l’opposition. Ce n’est évidemment pas l’arrivée de Georges-Louis Bouchez à la tête du MR qui inversera la tendance.

Ces données de base étant ce qu’elles sont, deux scénarios se dessinent.

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Premier scénario : l’opposition éternelle

Dans le premier scénario, la N-VA présente pour le Parlement bruxellois une liste flamande à l’instar d’Anvers et Gand. Très bien, quoi de plus légitime ?
Sauf que la N-VA fait actuellement trois sièges au Parlement bruxellois, comme c’était le cas lors de la législature précédente. En persistant sur sa ligne classique, la N-VA ferait probablement trois sièges en 2024, peut-être quatre, peut-être deux. Car il n’y aurait, dans cette hypothèse, aucune révolution électorale et la N-VA resterait donc sagement dans l’opposition. On est en droit de s’interroger sur l’intérêt de cette stratégie. Se présenter aux élections n’a de sens, pour un parti réaliste et sérieux comme la N-VA, que si l’on vise à l’exercice du pouvoir. De ce point de vue, l’actuelle stratégie de la N-VA paraît peu prometteuse.

Car il est un élément de droit public qu’il faut rappeler : aucun gouvernement bruxellois ne sera mis en place, en 2024, qui ne jouisse de la majorité dans les deux groupes linguistiques. En effet, le Parlement bruxellois élit les membres du gouvernement bruxellois à la majorité absolue de ses membres, pour autant qu’une majorité de votes soit également réunie au sein de chaque groupe linguistique.

Or, il existe un abondant vivier de voix dans lequel la N-VA devrait puiser : les francophones et bilingues de Bruxelles.

Aller puiser dans ce puissant vivier de voix bruxelloises n’implique dans le chef de la N-VA aucune forme de renoncement ni compromission. 

Deuxième scénario : aller à la rencontre du peuple bruxellois

Les Bruxellois ne sont pas aveugles. Ils vivent une tornade quotidienne d’interdictions, de taxes, explosion du précompte immobilier, explosion de la criminalité, des quartiers dans lesquels les journalistes se rendent avec un gilet contre les coups de couteaux (sic), l’islamisation rampante du droit (non-interdiction de l’abattage cruel d’animaux à vif), et jusqu’à cette scène surréaliste et saisissante, révélée la semaine dernière, d’un prêcheur pakistanais venu tranquillement réciter au perchoir du Parlement bruxellois des versets issus d’une sourate dont l’objet principal est de célébrer la lutter contre une tribu juive, le massacre des hommes de cette tribu juive, et la réduction en esclavage de ses enfants et de ses femmes.

Ce peuple bruxellois ‘de droite’, pour faire simple, ou simplement conscient de la réalité, comprend que voter MR risque fort de ne rien changer à la trajectoire de Bruxelles, par les motifs que je viens d’exposer. Par conséquent, la N-VA a une carte à jouer, en allant capter ces voix qui, d’une certaine façon, lui reviennent de droit. Car, depuis des années, la N-VA mène à Bruxelles une opposition intelligente, argumentée, bien informée et nourrie de propositions concrètes.

Ce qui suppose l’entrée sur la liste de la N-VA de candidats bilingues issus des francophones. 

L’idée n’est pas de faire de la N-VA à Bruxelles un parti francophone dans le groupe linguistique néerlandais. Elle est d’ouvrir la N-VA à cette masse de voix bruxelloises qui lui revient naturellement, en tant que parti d’opposition sérieux, tout en restant fidèle à son programme et son ADN flamand.

Je fais partie d’une génération pour laquelle les lubies racistes anti-flamandes de Défi ex-FDF ne veulent rien dire. A fortiori pour les générations plus jeunes. 

Le temps de la soi-disant ‘menace flamande sur Bruxelles’ (sic) est mort. Aujourd’hui, la Flandre n’est plus le problème de Bruxelles. Elle est la solution.

Et, pour dire un dernier mot : la Flandre n’a pas le choix, le problème de Bruxelles doit être traité. Car le mal bruxellois ne s’arrêtera pas par le doigt du Saint-Esprit aux frontières du Brabant flamand. Qui, croit-on, épongera en dernière analyse la dette abyssale de Bruxelles — sinon le contribuable flamand ? Perspective ignoble et injuste ? Certes. Mais fait. 

‘L’an prochain à Bruxelles.’