Quand le secteur public joue avec des règles qu’il s’invente.
Le secteur public est véritablement chez nous un monde à part, régi par des logiques totalement éloignées de celles du commun des mortels. Avec une nouvelle réforme visant à sanctionner les absences des députés à la Chambre, un vent de responsabilité fait mine de souffler. Mais soyons honnêtes, même plus sévère que par le passé, si une telle régulation était appliquée au secteur privé, nous serions tous en faillite… comme l’Etat !
Imaginez un instant un employé d’une entreprise qui manque systématiquement des réunions stratégiques. Dans une PME, après quelques absences injustifiées, c’est la porte ! Mais dans nos instances publiques, on ne s’émeut pas, on compose ! Jugez plutôt : les membres qui assistent à moins de 80 pour cent des séances plénières à la Chambre perdent 10 pour cent de leur salaire. Pour une présence inférieure à 70 pour cent, c’est 30 pour cent de revenus en moins. Les plus fantômes des élus qui ne viennent même pas à la moitié des séances gardent tout de même 40% de leur salaire… Une clémence fascinante pour une fainéantise programmée et à la carte… on le répète, totalement impensable dans le secteur privé !
Et puis, cerise sur le gâteau, si dans le privé chaque note de frais est scrutée, justifiée et souvent contrôlée à la baisse, nos élus, quant à eux, peuvent également continuer à toucher des frais de fonctionnement et garder une partie de leurs avantages… Formidable !
Alors, pourquoi ce traitement de faveur ? Parce qu’ils créent des règles pour eux-mêmes et c’est toujours le cochon de contribuable qui paye la note… Public/Privé, ce n’est décidément pas le même combat et encore moins la même austérité !
Vilain Coco