La béatification de Baudouin, roi emblématique et profondément pieux, suscite depuis plusieurs années déjà un débat passionné. Figure d’un catholicisme intransigeant et d’un sens aigu de la moralité, Baudouin avait marqué les esprits par sa décision courageuse d’abdiquer temporairement en 1990, refusant de signer la loi légalisant l’avortement. 

Cependant, la route vers la béatification initiée le 17 décembre dernier par le Vatican et promise par le pape François après sa visite en Belgique reste semée d’embûches. Dans le processus canonique, la reconnaissance d’un miracle attribué à l’intercession du candidat est une étape clé. Or, dans le cas de notre bon roi, même calotin jusqu’au trognon, aucune preuve de miracle concluant ne pourra sans doute honnêtement jamais être apportée. Cette situation met en lumière une question délicate :
la béatification doit-elle à notre époque pragmatique se passer d’un miracle ?

Pour ses défenseurs, la vie même de Baudouin constitue un témoignage extraordinaire et une reconnaissance de sa sainteté à travers ses actes, sa prière et son engagement moral. Une voie théologique pourrait alors s’ouvrir : celle de la béatification pour « héroïcité des vertus » où l’accent est mis sur une vie vertueuse et non sur un événement surnaturel toujours plus que discutable !

Mais ce compromis n’est pas sans controverse, les sceptiques pointent le risque de dénaturer, voire de banaliser un processus qui, tout en restant hautement spirituel s’avère aujourd’hui d’un autre temps… désuet, inutile et, pour tout dire, un peu ridicule !

Alors que l’Église poursuit son évaluation, la mémoire de Baudouin Ier reste vivante, entre admiration fervente et interrogation critique. Restons-en là !

Vilain COCO