Un des inconvénients de l’incapacité des partis de mettre en place un gouvernement bruxellois, c’est, comme au fédéral, que les ministres écologistes, dont les partis ont été sévèrement sanctionnés par l’électeur, restent en place pour exercer les affaires courantes. C’est ainsi que l’on voit réapparaître, à Bruxelles Alain Maron, chargé notamment « de la transition climatique ». 

En Commission parlementaire, il a encore insisté pour que l’on vote un projet consistant à faire quelques économies d’énergie sur le dos des commerçants. 

On se souvient que pendant une brève période, où l’on craignait que, à cause de la diminution de la production d’électricité d’origine nucléaire, voulue par les Verts, l’on manque d’énergie en hiver, on avait décidé, temporairement, de réduire un peu la consommation dans le secteur commercial. 

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Aujourd’hui, on veut pérenniser cette interdiction qui avait pris fin. Il s’agissait d’empêcher les commerçants de laisser leur porte ouverte lorsqu’ils chauffent leur magasin, ou au contraire lorsqu’ils utilisent de l’air conditionné, ou encore d’éclairer leur vitrine après une certaine heure, le soir, ou tout simplement d’éclairer certains bâtiments la nuit.

Toutes des économies de bouts de chandelle

L’argument invoqué pour ces mesures de pure écologie punitive à charge des commerçants essentiellement, c’était de lutter contre les « gaspillages ».

Voilà bien une mauvaise utilisation de ce terme : il n’y a pas de gaspillage lorsque les mesures servent à quelque chose, notamment à attirer les clients. Laisser la porte ouverte, c’est évidemment une bonne manière de mieux accueillir ses clients dans un magasin. Eclairer les vitrines, même lorsque le magasin est fermé, c’est donner envie de revenir un autre jour pour acheter. Ce sont donc toutes des mesures qui ont un sens si on se met à la place de l’entreprise. Mais bien sûr, ces écologistes, qui n’ont pratiquement jamais exercé une activité en entreprise, sont incapables de comprendre cela. 

Tout comme ils ne comprennent pas, non plus, qu’une ville sans illuminations la nuit, présente à la fois le risque d’insécurité (l’éclairage étant la meilleure mesure de sécurité contre les vols et les agressions) et le manque d’attrait, dont Bruxelles souffre pourtant déjà : une ville éclairée donne envie aux étrangers d’y revenir. Au lieu de cela, on veut, dans une capitale qui se plaint de voir sa vie nocturne disparaître, empêcher toute lueur autre que l’éclairage public, parfois lui-même réduit au strict minimum. 

Mais il y a encore pire. Il s’agit maintenant de la volonté d’interdire aux restaurateurs de chauffer leur terrasse extérieure ! On sait combien la restauration souffre énormément, surtout en raison des mesures prises par les autorités publiques. La TVA qu’ils supportent est beaucoup trop importante, il en est de même des charges sociales excessives qui pèsent sur eux, de la difficulté de rentabiliser leur exploitation à cause de multiples réglementations et de problèmes pour attirer du personnel.

A toutes ces contraintes qui ont obligé de nombreuses exploitations à fermer, on veut encore ajouter cette interdiction des « chaufferettes ». Dans un pays humide et froid comme la Belgique, une terrasse non chauffée n’attire personne 9 mois par an et c’est là une nouvelle manière de sanctionner ces indépendants au nom de l’écologie. 

En plus, tout cela n’a réellement aucun sens

Pendant que l’on prend des économies dérisoires mais nuisibles, qui affectent directement un secteur entier de l’économie, la Chine construit et exploite plusieurs dizaines de nouvelles mines de charbon, avec comme conséquence que, globalement, les émissions de CO2 dans l’atmosphère mondiale ne cessent d’augmenter. Il s’agit pourtant d’une seule et même atmosphère que l’on force nos indépendants à défendre, en pure perte, puisque notre principal concurrent industriel continue à choisir d’améliorer sa compétitivité en recourant à des carburants bon marché. 

Jusqu’à présent, on n’a guère entendu les partis autres que les Verts protester contre les mesures proposées par ceux-ci à part peut-être pour les terrasses des restaurants. Ceux qui ont gagné les élections ont-ils peur de leur victoire ?