A la Ville de Bruxelles, deux élus de la Team Fouad Ahidar, Kader Sati et Yousra Nouar, ont annoncé qu’ils quittaient le navire et qu'ils siégeront comme indépendants. Motif invoqué : une divergence avec la tête de liste Mourad Maimouni sur les valeurs à défendre.
La Team Ahidar en mode chicha
La nouvelle force politique inattendue se consume déjà. Un peu comme l’enregistreur de Mission Impossible qui part en fumée après avoir dévoilé sa nouvelle mission à Ethan Hunt. Ainsi à Bruxelles-ville, les 5 sièges Ahidar ne sont plus que 2, 3 élus du groupe ayant fait défection pour devenir « indépendants ».
Au grand dam du conseiller Mourad Maimouni, qui ne devrait tout de même pas avoir l’air aussi étonné qu’il le clame, puisqu’il est lui-même coutumier du fait. N'avait-il pas lui-même abandonné le PS voici quelques mois pour siéger, lui-aussi, en indépendant ? Avant de revenir en force sous la bannière Ahidar ?
"Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse" est un slogan de Jésus-Christ pourtant bien connu de l'Islam.
Dans le compte-rendu de la RTBF, les anciens amis musulmans jouent au scrabble des noms d’oiseau : « opportunistes, profiteurs, minables, lamentables, lâches... » N’en jetez plus ! A ce rythme, la réconciliation n’est pas pour demain. Ni pour la prochaine majorité.
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Le PS débauche gratis
Fouad Ahidar, l’ex-socialiste flamand (encore un transfuge décidément) qui avait surpris tout le monde dans les urnes se voit ainsi phagocyté et pas qu’à Bruxelles-ville puisqu’il accuse d’autres partis de proposer des mandats à ses troupes, à Schaerbeek notamment. Décidément, l’élu marginal
« incontournable » semble retrouver bien vite sa marginalité initiale, ce qui ne l’enchante guère. Une bonne nouvelle pour la team MR et les négociations avec le PS : Georges-Louis Bouchez (MR) préfère discuter sans se faire taxer de racisme.
L'insupportable soupçon
Une accusation du PS Ahmed Laaouej qui passe décidément mal dans l’état-major MR. Pour calmer les esprits, l'on pourrait-on conseiller à tout ce petit monde d’aller se détendre en visionnant le nouveau documentaire de Matt Walsh (éditeur, réalisateur et journaliste du média américain Daily Wire)
« Am I a Racist ? » (Suis-je un raciste ? *) qui, au-delà de la question, a déjà séduit plusieurs dizaines de milliers de spectateurs et engrangé quelques millions de dollars. Du rarement vu depuis les singuliers documentaires de Michael Moore.
Ce film que la presse progressiste a déjà qualifié de « Borat conservateur »
a même battu en fréquentation les statistiques d’entrées d’un week-end cinéma du film ‘DeadPool et Wolverine’, en 8e semaine. Bref, un phénomène dont nos politiques devraient s’inspirer avant de se jeter l’anathème au front.
La botte de Nevers
Ce n’est hélas pas le chemin de la détente que semblent prendre les négociations bruxelloises (ou même fédérales). Bouchez se dit trahi par la duplicité de Vooruit au niveau national tandis que Weytsman (MR) et Wauters (Les Engagés/CD&V) ont décrété, juste avant le week-end de l’armistice, une pause dans les tractations avec le PS bruxellois. Pour une élection vite pliée, tout cela commence à traîner langoureusement.
Méfiez-vous les garçons, Close n’est pas né de la dernière pluie et cette soudaine abondance de conseillers indépendants pourrait bien lui faire de l’œil pour former une majorité alternative. En escrime, cela s'appelle une estocade et c'est toujours mortel.
Les hôpitaux bruxellois au bord du gouffre
Heureusement qu’ils sont adossés aux finances de la ville...
Un rififi pas si anecdotique que cela chez les forces progressistes dans un contexte de marasme économique que nous avons dénoncé plus d’une fois dans ces pages. Alors, quand le quotidien économique l’Echo vient consacrer à la Bérézina financière bruxelloise du secteur de la santé, un papier très fouillé dans lequel le bourgmestre Close fait montre d’une pudeur qu’on ne lui connaissait pas, on pourrait légitimement se demander pourquoi les alarmes se déclenchent toujours (bien) après avoir heurté l’iceberg. Interlude budgétaire en attendant le nouveau conseil communal.
Le monde politique est ainsi fait que lorsque l’argent des autres vient à se tarir, c’est à ce moment seulement qu’il se rend compte que problème il y a. Pour faire court, la situation des institutions de soins est identique dans toute la francophonie mais pire à Bruxelles : on parle même d’arrêt des prestations, d’impayés problématiques et, pour tout dire, de faillite de facto.
Une question bien bruxelloise demeure pourtant inabordée dans cette intéressante étude qui confirme qu’il n’y a plus d’argent tant au niveau communal que régional. Celle-ci concerne les réactions des banques qui, début novembre encore, prêtaient à nouveau quelques millions en fonds de roulement hospitaliers et sur la seule garantie de la ville de Bruxelles, elle aussi au bord d’un nervous breakdown financier. Solution socialiste : taper le coffre-fort du Fédéral sous prétexte de 33% des patients viennent du reste de la Belgique. Sauf que la situation n'y est guère plus brillante.
Moody’s pas de bonne humeur
On se rappelle ainsi que le 15 octobre dernier, l’agence de notation américaine Moody’s dégradait sa perspective (de stable à négative) concernant la viabilité des finances publiques belges, et ce à tous les niveaux (Fédération, régions et Wallonie-Bruxelles) tout en maintenant ses notes de base qui représentent, à ce niveau institutionnel, un bulletin passablement mauvais. On comprendra que passer de stable à négatif, dans le petit monde feutré de l’analyse financière, relève de la litote. Manquerait plus que l’agence Standaard & Poor’s vienne ajouter son grain de sel mais ça, en général, c’est pour le printemps. Il n’y a plus qu’à espérer que le gouvernement bruxellois soit formé d’ici là... En attendant, pas sûr que le Fédéral, entre deux démissions de Bart, ait les poches assez profondes pour sauver le secteur hospitalier !
*Pas de sortie prévue en Europe (et en français) pour le moment mais le film est disponible en streaming sur le site dailywire.com (abonnement à prévoir).