En 2025, le colonisateur bantou va-t-il cesser d’enterrer vivants des pygmées ?
À défaut de disposer véritablement de ses propres structures, les siennes étant insignifiantes ou contreproductives, la République Démocratique du Congo attend tout des programmes de coopération des institutions internationales ou des partenariats étrangers… De quoi rendre attentifs les pires esclavagistes du pays.
Néanmoins, les pygmées sont les grands oubliés de la doxa mondialiste aux fameuses valeurs dont l’on nous bassine les oreilles à tout propos. Au Congo, par le fait de bantous, esclavage et colonisation subsistent sans que cela émeuve nos bonnes âmes. Des valeurs sauf pour les pygmées ? Ce sont eux les primo-occupants du territoire, les populations autochtones, plusieurs millénaires avant l’arrivée du premier bantou. Discriminés !
Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.
A PARTIR DE 6€/MOISSans engagement.
Abonnez-vousDéjà abonné ? Connectez-vous
Parmi les signataires de l’acte établissant la proclamation de l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, l’on trouve Justin Bomboko, le patriarche des Anamongos, celui qui deviendra le premier ministre des affaires étrangères, une figure importante du pays. Après sa carrière congolaise, il s’est installé à Bruxelles où, après des années, il est décédé le 10 avril 2014. À l’échelle de l’Histoire, c’est pratiquement aujourd’hui. Quel rapport avec les pygmées ? Ses funérailles. Elles ont débuté en Belgique. La cérémonie officielle a eu lieu à Kinshasa où il repose depuis lors au cimetière de Gombe. Bref, ailleurs qu’au village. À la grande déception de dignitaires de sa tribu qui s’étaient félicités d’avoir prévu d’enterrer vivants des pygmées aux côtés de Justin Bomboko au cours de la cérémonie funéraire tribale. Les pygmées choisis ont échappé au sacrifice ; du moins, on l’espère.
Les mœurs qui persistent au détriment des pygmées ne se limitent pas aux grandes occasions : au quotidien, ce sont des esclaves, voire des victimes de cannibalisme. En 2002, un homme politique congolais de premier plan a été accusé de manger des pygmées. Ne le citons pas puisque cette affaire-là s’était avérée diffamatoire ou mal documentée. Mais observons que cette campagne n’aurait jamais pu être menée sans un contexte local de nature à la rendre plausible. Coutume rapportée par le quotidien français LE MONDE rapportant ceci, en 2003 : « Une femme pygmée en fait le récit (…) : «Au retour de la chasse, mon mari a vu ces soldats qui découpaient sa mère, son frère, sa sœur et deux enfants. Ensuite, les soldats ont commencé à griller des morceaux. Il pouvait sentir l’odeur. (…) Les soldats disent que manger de la viande de pygmée ou boire du sang rend fort, très fort.» ».
Pendant ce temps, les moralisateurs mondialistes dissertent au sujet du sexe des anges ; en l’occurrence, ces derniers ont décrété qu’il faudrait désormais cesser d’utiliser le terme « pygmée », lequel serait dénigrant car il fait étymologiquement référence à leur petite taille. Les pygmées enterrés vivants, ou consommés en guise de viande, sont morts pétris de reconnaissance envers ces bonnes âmes ridicules. Ces cervelles de moineau à indignation variable n’opposent jamais au colonisateur bantou ses exactions : ni les actuelles ni les anciennes alors qu’elles sont imprescriptibles en tant que crimes contre l’humanité. Pourquoi les pygmées ne valent-ils rien à leurs yeux ?
L’hémisphère nord devrait répondre de l’Histoire tandis qu’au sud, les bantous en seraient exonérés ? À quel titre ? D’autant que les conflits territoriaux persistent au Congo au XXI° siècle ; démontrant à suffisance que les pygmées sont encore chassés de leurs terres ancestrales. En outre, ils s’insurgent contre l’esclavage. Une loi congolaise récente les protège, en principe, en leur reconnaissant la qualité de peuple autochtone. Ce nouvel an 2025 serait particulièrement heureux s’il pouvait signifier, au moins, la fin de l’esclavage des pygmées. A-t-on vraiment besoin de fonctionnaires onusiens affectés à la propagande contre la « masculinité toxique » ? N’ont-ils rien d’autre à faire ? Un changement de mentalité quant au sort des pygmées serait l’indice de la prise en compte des valeurs internationales si souvent vantées.