Chantiers à gogo…  Un parfait supplice de Tantale sur roues !

5,3 milliards d’euros. C’est le coût des embouteillages en 2024. Une somme astronomique, et pourtant tout à fait logique. Avec une gestion éclatée entre régions, communes et niveaux de pouvoir, la Belgique n’a plus un réseau routier digne de ce nom : elle a une mosaïque de décisions incompatibles, dictées par des priorités locales sans aucun projet national cohérent.

Et les chantiers ? Ils poussent comme des champignons sauvages, sans coordination, parfois totalement vides, et souvent lancés avant même que les précédents soient achevés. Plus il y en a, mieux se porte l’immobilisme, parfait pour bloquer ces “criminels pollueurs” que sont les automobilistes. Le pays est devenu le musée des travaux publics : des zones mortes où rien ne bouge. Travailler 24/7 pour avancer ? Trop efficace ! On préfère des sites fantômes où le seul mouvement est celui des conducteurs qui enragent dans des déviations interminables.

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Embouteillages records, mobilité à l’arrêt et autofinancement de l’absurde !

Prenons l’exemple du viaduc de Vilvorde : seulement 1 700 mètres de long, 30 mètres de haut, et 22 rangées de piliers laissées à l’abandon. Huit ans annoncés pour une simple rénovation ! À croire que ce chantier a été confié à des géphyrophobes (La géphyrophobie est un trouble anxieux caractérisé par la peur des ponts (ou de traverser les ponts), terrorisés à l’idée de voir un jour ce pont terminé et utilisé.

Mais voici l’ironie ultime : ce chaos incohérent, incompétent et insupportable, c’est l’automobiliste lui-même qui le finance. Couteau sous la gorge, fait accompli, le contribuable-conducteur paie, via taxes et impôts, pour ses propres embouteillages, ses nids de poule, ses déviations, ses pertes de temps. Et ce n’est pas tout : il vote en plus pour les élus responsables de cette situation. Ceux qui devraient incarner une vision et des solutions perpétuent, élection après élection, un système qui sabote toute mobilité et laisse le citoyen à l’arrêt.

Un melting pot !

Le vrai problème, c’est la fragmentation des compétences. Avec plus de 500 communes, trois régions, et des ministères qui se mettent des bâtons dans les roues, la mobilité est devenue ingérable. Comment un pays peut-il avancer quand chaque échevin agit dans son coin, souvent en contradiction avec le voisin ? Ce morcellement est une impasse. La seule issue est de rendre la compétence au fédéral pour enfin mettre en place une vision cohérente et performante.

Et pendant ce temps, les automobilistes sont laissés sans alternatives viables. Leur espace se réduit, leur portefeuille se vide sous le poids des taxes, et ils sont culpabilisés pour des choix qu’ils n’ont même pas. Les “plans de mobilité durable” ? Ils ne produisent rien d’autre qu’un gigantesque embouteillage, où tout le monde finit à l’arrêt, sauf l’argent des contribuables qui, lui, circule parfaitement.

Alors, la vraie question : combien de temps encore les citoyens vont-ils continuer à payer pour leur propre immobilité tout en votant pour ceux qui l’entretiennent ?

La Belgique sort des rails !

Oui, le paysage de la mobilité en Belgique est devenu un théâtre de l’absurde où les citoyens sont les otages d’une gestion politique à la dérive. 

On bannit les voitures des villes à coups de zones à basses émissions, de suppressions de parkings, de taxes toujours plus élevées. Et pendant ce temps, les alternatives censées compenser ces décisions sont en ruine : trains en retard ou annulés, grèves à répétition, bus bloqués… Ce qui aurait pu être un système moderne et fonctionnel est devenu un champ de bataille où les usagers sont les victimes.

Un chaos ferroviaire quotidien

Prenons les trains, supposés être l’épine dorsale de la mobilité durable. Avant même que les grèves ne s’enchaînent, les retards chroniques étaient déjà la norme. Pas un jour ne passe sans que des lignes entières soient paralysées pour des motifs qui donnent le vertige : vols de câbles, passages à niveau défectueux, problèmes techniques à répétition…

Ces retards sont devenus si courants qu’on pourrait presque les inscrire dans les horaires officiels. Certains usagers n’ont même plus besoin de vérifier l’état des lignes : ils savent déjà que ça ne roulera pas. Et quand les trains roulent enfin, c’est parfois à peine jusqu’à 23h00, sans renfort pour les travailleurs en soirée malgré des besoins évidents liés aux travaux et aux embouteillages ailleurs.

Des lignes en compétition pour… l’immobilité

Il est presque comique de constater que certaines lignes semblent entrer en compétition pour déterminer laquelle sera suspendue la première. Qui gagnera aujourd’hui ? La ligne bloquée pour un vol de câbles ? Celle arrêtée pour un passage à niveau défectueux ? Ou bien celle victime d’une panne technique quelconque ?

Et pour couronner le tout, les grèves succèdent aux grèves, ajoutant une couche supplémentaire à une situation déjà catastrophique. Dernière en date : le mouvement spontané au Tec Liège-Verviers, qui impacte plus de 100 lignes et prive les usagers de solutions vitales pour se déplacer. Certes, les agressions subies par les conducteurs sont inacceptables et nécessitent des réponses immédiates. Mais où est le gouvernement pour sécuriser le personnel ? Pour garantir un minimum de fiabilité ?

Les citoyens en paient le prix

Pendant ce temps, les travailleurs et les citoyens trinquent. Ils doivent payer toujours plus – en taxes, en carburant, en temps perdu – pour toujours moins de services : moins de mobilité, moins de sécurité, moins de solutions. Pendant ce temps, des mois et des mois après les élections, il n’y a toujours pas de gouvernement fédéral pour redresser la barre.

Un système en faillite

Ce chaos reflète une faillite totale du système. Nos dirigeants préfèrent multiplier les réunions stériles plutôt que de proposer des solutions concrètes. Et pendant qu’ils tergiversent, c’est nous qui subissons. Embouteillages monstres, transports en commun hors service, retards à répétition, pressions financières asphyxiantes… la coupe est pleine.

Nos sacrifices pour quoi ?

Face à ce désastre, une question légitime émerge : nos sacrifices servent à quoi ? Si c’est pour alimenter un système incapable de remplir sa mission fondamentale, alors il est temps de tout réinventer.

Parce que là, ce n’est pas juste que ça ne roule plus, que ça ne marche plus ou que ça n’avance plus… C’est que ça ne VA PLUS !

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