Soufflant dans l’air du temps, le barreau de Bruxelles a créé sa commission diversité et inclusion. A sa demande toujours, trois de ses membres ont pondu un rapport … qui met du vent dans les voiles : « l’avocat et le port de signes convictionnels ». Avec la prétention de très sérieuses recommandations de la commission avisée au bâtonnier. Leurs autrices sont l’avenir du barreau de Bruxelles.

Nawal Bouzinab-Chuitar est stagiaire en droit de la concurrence chez CMS, un cabinet qui a compté plusieurs anciens chefs de l’Ordre. Candice Lecharlier est en fin de stage et pratique aussi la concurrence chez Janson, le plus ancien et toujours l’un des prestigieux cabinets de la place. Celui que François Glansdorff quittera malheureusement bientôt. Christelle Umugwaneza, quant à elle, est stagiaire chez AKD ; le cabinet se voulant inclusif de Paul Van Den Bulck, toujours la balle au bond.

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Elles représentent et peuvent former ensemble l’association des robes de demain. L’approche est déclarée exclusivement juridique. Mais leur conclusion a fait s’envoler la rose que ne portera plus à la boutonnière de toge Marc Uyttendaele : « il est non seulement raisonnable mais nécessaire d’autoriser le port de signes distinctifs par les avocats ! ». L’entrave n’est plus justifiable. Les flamands l’ont mieux compris, eux qui ne l’interdisent pas et qui tolèrent même à Anvers la kippa.

C’est dit et c’est écrit. Il faut « aménager le costume de l’avocat ». Les hollandais, les brittons, … se sont rangés au port. La théorie de l’aménagement raisonnable est soutenue pour ne pas aboutir à une discrimination indirecte des femmes avocates musulmanes. Rien ne s’oppose à ce qu’un avocat affiche son appartenance religieuse. « De nombreuses femmes de confession musulmane, dont certaines sont déjà avocates, sont prêtes à témoigner de l’importance de mettre fin à l’interdiction ».

Un témoignage en ce sens est joint au rapport. Heureusement, nos contributrices à l’émancipation du futur habit des robins s’arrêtent à ce qui compromettrait l’identification ou la visibilité du vêtement. On avait failli s’emmêler les plis. Ne fait-il pas assez chaud au palais pour y ajouter le foulard ? Le rapport n’était qu’un alibi. Le conseil de l’ordre a discrètement rejeté la motion. La robe sobre l’aura échappé belle.