The Times (Londres) révélait fin 2023 que celui qui est le chef européen du Hamas selon les autorités allemandes, le Britannique Majed Al-Zeer, possède un bureau à Bruxelles, ville dans laquelle il circule librement. Selon les informations du Times reprises par le Laatste Nieuws, Majed Al-Zeer possède un bureau à Bruxelles qui lui permet de surveiller directement les événements à la Commission européenne. L’enquête de nos confrères britanniques révèle également que Majed Al-Zeer entretient des contacts réguliers avec les hauts dirigeants du groupe terroriste Hamas.
Il semblerait que l’activité de Majed Al-Zeer à Bruxelles soit centrée sur l’organisation EUPAC.
En mai 2022, une association à but non lucratif (ASBL) appelée EUPAC était annoncée au Moniteur Belge.
Dans un communiqué diffusé par l’EUPAC dans la perspective des élections européennes de 2024, tous les éléments habituels de la propagande du Hamas sont repris à l’identique ; le communiqué débute : ‘Compte tenu de la guerre génocidaire en cours contre les Palestiniens et de la perpétration de crimes odieux contre l’humanité’, etc. Sans un mot, bien naturellement, sur le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre dernier.
Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.
A PARTIR DE 6€/MOISSans engagement.
Abonnez-vousDéjà abonné ? Connectez-vous
Les trois fondateurs de l’EUPAC sont des Palestiniens, bien que nés respectivement à Bruxelles, au Koweït et en Jordanie, sans aucun lien avec le Maroc. Het Laatste Nieuws a révélé que les statuts de l’EUPAC ont été calqués sur ceux de l’ASBL Jeunesse Sportive Aklim, qui a été dissoute à peu près à la même période.
Bien que la signification de l’acronyme EUPAC ne soit pas précisée dans le Moniteur Belge, il apparaît sur le site officiel de l’association, où elle se présente comme le «Conseil européen palestinien pour les relations politiques».
Selon le site de EUPAC, le véritable dirigeant de l’association est Majed Al-Zeer, originaire de Bethléem et âgé de 61 ans.
Un CV éloquent !
Qui est Majed Al-Zeer ? HLN explique que Al-Zeer a fui au Koweït avec sa famille à l’âge de six ans lors de la guerre des Six Jours en Israël. Dans les années 1990, il s’est installé en Grande-Bretagne, devenant un activiste palestinien influent, déjà lié au Hamas à l’époque. En 2009, dans une interview accordée à «Felesteen», un journal affilié au Hamas, il mentionne un parent ayant rejoint les Brigades Ezzedin Al-Qassam, la branche armée du Hamas.
À Londres, Majed Al-Zeer a été l’un des fondateurs du Palestinian Return Centre (PRC), un groupe de pression créé en 1996 pour défendre le droit au retour de tous les réfugiés en Palestine.
En 2018, l’agence allemande de sécurité intérieure Bundesamt für Verfassungsschutz a qualifié le PRC d’organisation écran du Hamas et de “central propaganda organisation for Hamas in Europe”, utilisée par le Hamas et ses partisans en Allemagne et en Europe pour leurs activités. Une photo datant de 2008 montre Majed Al-Zeer aux côtés de Khaled Mashal, alors dirigeant du Hamas, et une autre de 2015 le montre aux côtés de l’actuel dirigeant du Hamas, Ismail Haniya.
Selon les services de sécurité allemands cités par The Times, Majed Al-Zeer est donc le chef du Hamas en Europe. Il entretient des contacts de haut niveau avec le Hamas et organise ses activités dans plusieurs pays européens.
L’EUPAC compte d’autres membres proches du Hamas, notamment les deuxième et troisième membres de l’organigramme (Board of Directors) — Mazen Kahel et Omar Faris — qui ont occupé des postes de direction au PRC. L’un d’eux, Mazen Kahel, a également été cofondateur du Conseil pour les relations euro-palestiniennes (CEPR), une autre organisation à but non lucratif basée à Bruxelles, fondée en 2010 et dissoute en 2016, et qui figurait sur la liste officielle des groupes de pression de l’Union européenne.
L’EUPAC semble se consacrer au lobbying au sens le plus large de l’expression — d’aucuns diront : à la promotion des idées et actions du Hamas auprès de l’Union européenne. Son siège officiel est situé sur la place Robert Schuman à Bruxelles, avec une vue sur le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne ( !). Le 12 mai 2022, Majed Al_Zeer se mettait fièrement en scène devant le Berlaymont, sur con compte Twitter (X), dans un discours de soutien au régime du Hamas à Gaza (que l’on retrouve dans son intégralité, en arabe, sur youtube).
Ces informations posent deux questions :
La première question est de comprendre comment il se peut que Majed Al-Zeer qui est, selon les services allemands, le représentant ou chef du Hamas en Europe, soit libre de ses mouvements dans la capitale de l’Europe. Rappelons que le Hamas est considéré comme un groupe terroriste par l’Union européenne, le Canada, les États-Unis, Israël ou encore l’Égypte. Rappelons également que les articles 140 et suivants du Code pénal belge punissent sévèrement la participation aux activités d’un groupe terroriste, y compris par la fourniture d’informations, et la mise à disposition du public de messages incitant à la commission d’actes terroristes. M. Majed Al-Zeer entre-t-il dans le champ d’application de ces articles ? A-t-il été interrogé par la police ? Un juge d’instruction est-il saisi ? La Sûreté de l’État s’intéresse-t-elle aux activités, en Belgique, de M. Al-Zeer et ses comparses ?
Dans le climat de confusion qui entoure l’islamisme, on l’oublie souvent, mais le Hamas n’est pas à l’origine une émanation de l’Iran shiite (contrairement au Hezbollah). Le Hamas est une organisation sunnite émanation des Frères musulmans soutenue par le Qatar. Comme Florence BERGEAUD-BLACKLER l’a mis en lumière dans son essai Le Frérisme et ses réseaux, la Belgique est l’une des cibles privilégiées par l’organisation totalitaire islamiste des Frères musulmans. Dès lors, quels sont les contacts, à Bruxelles et en Belgique, de M. Al-Zeer et de l’EUPAC avec les représentants des Frères musulmans et du Qatar ? Quelles sont les sources de financement de l’EUPAC ? Existe-t-il des collaborations, organiques et / ou financières entre ces différents acteurs ?
Des questions d’une grande acuité, depuis la mise en lumière de la corruption directe de parlementaires européens par le Qatar, une affaire toujours à l’instruction.