La 54e édition du World Economic Forum a eu lieu du 15 au 19 janvier à Davos, une période propice au ski dans les opulentes Alpes suisses où décideurs politiques, lobbyistes, journalistes, chefs d’entreprise ont convergé pour « Restaurer la confiance » (Rebuilding Trust), le thème de cette édition. Klaus Schwab et consorts auraient-ils pris conscience de leurs échecs ?

Si le WEF fait l’unanimité, c’est aux yeux de ceux qui de l’extrême droite à l’extrême gauche croient aux théories du complot et voient dans ce forum la vaste conspiration d’une clique toute-puissante cherchant à imposer un programme néfaste au monde. Il n’en est rien, assure Walter Russel Mead, un chroniqueur du Wall Street Journal. Le vrai scandale est là. C’est que le WEF échoue à dicter son agenda:
un ordre de sécurité mondial, une économie globale intégrée, des progrès vers des objectifs tels que la décarbonation, l’égalité des sexes et l’abolition de l’extrême pauvreté.

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Ce programme n’est ni secret ni infamant. Mais voilà, le WEF est loin de parvenir à l’imposer au monde à telle enseigne que l’on peut se demander si le forum n’est pas sur le point de verser dans l’insignifiance. La guerre de la Russie en Ukraine se poursuit. Le Moyen-Orient sombre dans le chaos, la navigation étant perturbée en mer Rouge tandis que le conflit s’intensifie et s’étend. Les relations entre la Chine et l’Occident continuent de se détériorer, les résultats des élections à Taïwan présageant de nouvelles tensions à venir. Cela n’augure rien de bon pour l’économie mondiale, le libre-échange et la croissance (la Banque mondiale et le FMI en conviennent).

Seul le discours de Javier Milei constitua un moment de lucidité. « Aujourd’hui, a dit le président de l’Argentine à Davos, je suis venu vous dire que le monde occidental est en danger. Il est en danger parce que ceux qui sont censés défendre les valeurs de l’Occident ont adopté une vision du monde qui mène inexorablement au socialisme et donc à la pauvreté. » Doutons que Mmes von der Leyen et Lagarde, MM. Macron et Guterres et tutti quanti lui aient prêté l’oreille. Alexander De Croo, peut-être ? On peut toujours rêver.