Louis Pergaud, prix Goncourt 1910 et auteur de La Guerre des boutons, parlait dans sa nouvelle Le Sermon difficile de mettre « le doigt sur la plaie, les points sur les i, afin qu’on sût bien de quoi il s’agissait et que les responsabilités fussent bien fixées ». C’est l’exercice auquel l’économiste Stijn Baert (1983), professeur aux universités de Gand et d’Anvers, s’est livré sur X (auparavant Twitter, si vous ne le saviez pas encore).
« On lit souvent que «les nouvelles règles de l’UE vont créer des situations grecques» en Belgique. Cela n’a aucun sens. Ce sont les politiques fédérale et wallonne de ces dernières années qui sont à blâmer. Si vous continuez à dépenser plus que vos revenus, vous ne devez pas tirer sur ceux qui vous le reprochent, vous devez vous réformer ».
Notre Premier ministre est très affairé par la présidence belge de l’UE, constate ‘t Pallieterke, ce qui lui laisse malheureusement de moins en moins le temps de s’occuper du pays. Il n’est toutefois rien qu’une bonne craque ne puisse réparer en temps voulu. A titre d’exemple, son mantra « J’ai conduit le pays à travers deux crises et j’ai créé des emplois supplémentaires » tient encore la route dans les interviews sans qu’un journaliste de la presse dûment subsidiée ne grimace et ça énerve l’économiste Stijn Baert. Heureusement, tous les économistes du pays ne plaident pas pour un « Etat-stratège ». Suivez ce regard, un ange passe qui sème des sous partout.
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La stratégie de la coalition Vivaldi au pouvoir fédéral n’a jamais consisté qu’à durer jusqu’à la fin de la législature et elle y est finalement parvenue. Les chiffres calamiteux de l’emploi (en particulier à Bruxelles et en Wallonie), les montagnes de dettes et l’absence de toute réforme ont constitué autant de coups de butoir, mais De Croo et consorts se sont évertués à rester en selle. A présent que l’heure du bilan a sonné, le gouvernement fédéral n’a pas grand-chose à faire valoir, sauf de s’être accroché.
Le Premier ministre en parle avec conviction. Il prétend avoir créé des emplois (un politicien en a-t-il jamais créés, si ce n’est de fonctionnaires et de cabinettards ?) et le reste, c’est la faute au virus, à la guerre en Ukraine ou à l’UE (et, par anticipation, aux règles qu’elle imposera à la Belgique pour mettre de l’ordre dans son budget). « Dépenser ces milliards était nécessaire pour maintenir notre économie à flot », avance M. De Croo. D’autres y voient une dilapidation éhontée de l’argent public.