Alain Destexhe poursuit sa critique du cordon sanitaire qui n’existe chez aucun de nos voisins. Il démontre que la gauche a besoin du cordon sanitaire pour se maintenir au pouvoir.
La gauche francophone belge est très fière de son cordon sanitaire qu’elle ne remet jamais en cause... et pour cause puisqu’elle en tire un bénéfice direct !
L’immigration : la grande absente
Ce fameux cordon permet de ne pas aborder les questions qui fâchent. La dernière fois que l’immigration, un sujet pourtant récurrent dans l’actualité, a joué un rôle important dans une campagne électorale du côté francophone, c’était en ... 1995 du temps de Jean Gol, à la tête du PRL. Depuis, malgré l’intérêt évident d’une grande partie de la population pour ces questions, il n’en fut jamais ... question. Les libéraux savent bien que s’ils veulent être cooptés par le PS pour participer au pouvoir, il ne faut pas mettre en avant un sujet qui les ostracise et risque de les exclure de futures participations gouvernementales.
Il en va de même de l’islam et de l’islamisme, également très présents dans les médias, mais toujours à l’occasion d’une dérive (attentat terroriste, revendications communautaires qui poussent toujours le bouchon un peu plus loin, provocation d’un élu), jamais comme débat de fond sur la compatibilité de l’islam (j’ai bien écrit de l’islam pas des musulmans), de plus en plus prégnant en Belgique, avec les valeurs occidentales.
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De fausses réponses à de vraies questions
On se souvient de cette phrase de Laurent Fabius, alors premier ministre socialiste en France . «L’extrême droite, ce sont de fausses réponses à de vraies questions». En Wallonie, comme «l’extrême-droite» n’est présente ni dans les médias ni au parlement, les bonnes questions sont rarement posées.
Nous sommes pourtant le pays qui a envoyé le plus de djihadistes en Syrie, qui a abrité une cellule terroriste responsable des attentats de Paris et de Bruxelles, où l’antisémitisme est des plus virulents, ... sans que ces sujets soient réellement débattus
La Wallonie dans tous ses états
Comme il n’y pas de quoi être fier sur le plan économique (nous sommes rattrapés par les anciens pays communistes), social (les système sociaux de nos voisins sont plus performants) ou éducatif (résultats lamentables aux études PISA), la gauche se targue d’être à l’avant-garde de la lutte contre le «racisme» et les «discriminations», des droits de LGBTQIA+, de la défense des illégaux, et autres «combats» (la gauche passe son temps à se battre contre des forces obscures même lorsqu’elle est depuis toujours au pouvoir) qui attestent, à bon compte, de sa supériorité morale, à défaut de pouvoir montrer une quelconque réussite mesurable objectivement.
Indispensable cordon !
Le cordon sanitaire entre dans ce cadre et sert d’exemple : «Regardez chers voisins, nous n’avons pas ces nauséabonds partis «d’extrême-droite» qui ont le vent en poupe chez vous ! Avec le cordon sanitaire (écartant les pestiférés), nous avons résolu le problème !» Problème d’autant plus aigu, que ces partis, le Rassemblement national en France, le PVV de Geert Wilders aux Pays-Bas, le Vlaams Belang en Flandre, l’AFD en Allemagne puisent d’abord dans le vivier électoral de la gauche.
Pour maintenir la domination de la gauche, le cordon sanitaire est donc indispensable. Face à un tel enjeu, qu’il soit anti-démocratique n’a plus aucune importance. Ce cordon est une corde de survie pour la gauche.