On le comparait souvent à Vincent Kompany. Issu de la diversité et parfaitement intégré. Même plus dit-on : « supérieurement intelligent » ! « Bête », c’est sûr que Paul Van den Bulck n’est pas. Cela ne l’a pas prémuni des attaques. Et c’est sans doute son intelligence qui l’a fait démissionner, 11 mois seulement après avoir été choisi comme Président de l’Union belge de football. Van den Bulck, on le sait moins, est un mordant, un tenace, un carnassier. Qui sait être rancunier quand il le faut. En tout cas l’avocat qu’il est pleinement redevenu n’oublie pas. Il a repris la balle au pied. Il a trouvé l’oreille de La Libre pour contre-attaquer.

Et il entend faire savoir qu’il en a gros sur le ballon. « Dès que je me suis rendu compte qu’on trichait du côté du contrôlé et du contrôleur, il valait mieux que je m’en aille. Comme le disait Vanden Boeynants : quand tous les dégoutés seront partis, il ne restera que les dégoûtants ». Du racisme ? Sans langue de bois, l’avocat métis d’origine congolaise en voit au plus haut niveau à la Fédération. Il répond donc implicitement « oui » sur la discrimination à son égard. L’accusation est grave. Pourtant il n’a ni le nom, ni proprement dit la couleur noire. Au barreau personne ne le voit différemment. Étrange. Cela, c’est pour la forme de celui qui prétend ne pas vouloir se victimiser.

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Sur le fond, le robin sait évidemment jouer sur les mots, avec le sourire killer. Vous avez eu la peau de l’ex-CEO Peter Bossaert ? « Mais pas du tout, j’ai juste demandé un audit sur la régularité de son contrat. » Et on a l’a viré... Vous avez tenté de rentrer dans le vestiaire des Diables Rouges après le match de l’élimination au Qatar ? « Faux ; je suis descendu à l’étage des vestiaires et j’ai réconforté les joueurs qui passaient par là. » Vous avez gardé trop longtemps la BMW confiée par la Fédération ? Il botte en touche.

Vous avez dénigré et intimidé deux directeurs ? Réponse en mode Van den Bulck : J’ai dit : « C’est moi qui convoque. Vous voulez prendre ma place ? » Ajoutant plus loin : « c’est normal qu’une enquête soit menée envers eux pour les rémunérations que s’est arrogées le CEO ». Vous n’étiez pas assez connaisseur de football ? Là il rate l’occasion de révéler qu’il a fait partie de l’équipe de foot du barreau. Vous auriez un côté harcelant. Habile : « Je n’ai fait que poser des questions ». Le mot de la fin, tendance parano qui résume peut-être l’homme : « Il était hors de question que je joue avec les règles de la gouvernance et que je doive vendre ma maison parce qu’il y a des gens qui ne respectent pas les règles ». Le score est bon.