Trois facteurs favorisent le glissement de la France vers une forme ouverte ou larvée de guerre civile.

1. La démocratie non démocratique

L’objet de la démocratie est de transférer le pouvoir étatique de manière non violente. La question qui se pose, en France, est de savoir s’il est encore possible de changer de gouvernant par les urnes.

En se désistant en faveur des candidats du « Nouveau Front Populaire » (NFP) lors des récentes élections législatives, Monsieur Emmanuel Macron et une partie du centre-droit tenaient en échec la volonté démocratique des Français de transférer le pouvoir législatif aux forces de la droite, largement majoritaires dans le pays. 

Les Français qui ont voté en majorité à droite au premier tour, découvraient avec stupeur au soir du deuxième tour une Assemblée nationale à gauche et au centre, soit un parlement qui ne représente pas le pays réel. On a assisté, entre les deux tours, au spectacle obscène et surréaliste de candidats de « droite » (Edouard Philippe !) appelant à voter… communiste pour « faire barrage » à « l’extrême droite ». La droite qui vote communiste…

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2.  La gauche la plus haineuse du monde

Par ses manœuvres visant à sauver une partie de son groupe parlementaire, Monsieur Macron offrait la victoire (relative) aux forces les plus haineuses du spectre politique européen, l’extrême gauche de France insoumise. Antithèse d’un parti de gouvernement, France insoumise s’inscrit dans la tradition marxiste au sens strict, qui envisage la violence comme mode d’acquisition du pouvoir, et comme technique de gouvernement. 

C’est le trop peu connu concept marxien de Volksrache : exciter les haines, pour les canaliser en direction des « ennemis du régime », et les exterminer (je renvoie à ma modeste étude La passion de l’égalité, 2017). Meurtre d’un gendarme, incendie d’une synagogue, mort d’un délinquant, guerre au Proche-Orient, élections, pas d’élections : tout est prétexte aux vitupérations haineuses des nervis de France insoumise qui, en excitant les hostilités et les rancœurs, notamment antisémites, réchauffe les colonnes infernales qu’elle jettera sur les segments non soumis de la population (Juifs, chrétiens, laïcs, musulmans laïcs et modérés, droite, soi-disant « extrême-droite », centre, centre-gauche, « bourgeoisie », …) 

3. France ingouvernable

Par ses manœuvres d’entre-deux-tours, Monsieur Macron a rendu la France ingouvernable. Car, s’il a fait barrage en effet à la volonté populaire, il n’a pas su donner la majorité à la gauche. Quand des pays tels la Belgique, cette pépinière de gouvernements, sont capables de survivre et fonctionner sans gouvernement central, c’est moins le cas de la France. Le problème n’est pas tant la divergence entre la présidence et l’assemblée — historiquement fréquente — que l’incapacité de l’Assemblée à former une majorité en son sein. L’extrême gauche et le centre se haïssent ; le centre et une fraction de la droite se sont maintenus en taxant la droite RN de diabolique : difficile de s’allier. Or, sans majorité, l’assemblée ne fonctionne pas et c’est l’appareil d’État français qui se nécrose.

Par ces trois motifs — incapacité de changer de gouvernant par les urnes, surreprésentation offerte par M. Macron au parti le plus extrémiste en Europe depuis le NSDAP, introuvable majorité parlementaire — la France glisse, lentement mais sûrement, vers une forme de chaos, terreau ancestral de cette violence qui sera la victoire, l’horizon et l’objectif ultime des laides phalanges de Monsieur Mélenchon.