Ne m’appelez plus jamais France, la France, elle m’a laissé tomber, ne m’appelez plus jamais France, c’est ma dernière volonté… La dernière volonté de Michel Sardou mais pas celle des Belges qui adorent la France, pays favori de leurs vacances à la montagne ou à la mer.

Grâce à l’aveuglement de Manoléon Lagaffe, la France explose entre son Front Populaire d’opportunité contre nature, ‘antisémite pro-islamiste’ et son adversaire ‘ancien antisémite reconverti anti-islamiste’, le Rassemblement National. Le clan Le Pen gagne finalement une guerre entamée il y a 40 ans avec la bénédiction du rusé Mitterrand.

Les deux extrêmes RN-LFI se détestent cordialement sans oublier d’étrangler au passage un centre démocratique, devenu transparent, qui disparaît donc provisoirement du paysage politique. Le débat serein n’est plus possible. Place à la haine, aux invectives, aux insultes, aux ambitions personnelles, aux trahisons, aux médiocres magouilles classiques quand il faut partager les fromages.

Les programmes antagonistes extravagants font sourire les experts économiques… Programme rime avec Ramdam ou Tam-Tam… Des paroles, encore des paroles qu’ils sèment dans le vent, des mots tactiques qui sonnaient déjà faux aux oreilles de la regrettée Dalida… Mais comment expliquer au bon peuple qu’il y a des milliards pour l’Ukraine ou pour les immigrés alors qu’il n’y a pas un sou pour indexer des smicards ou des pensions squelettiques ?

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Pour mémoire, les salaires et les pensions en Belgique sont indexés sur l’inflation depuis 1920 ! Mais ce ne serait pas possible en France ? Si 45 annuités ont été réglées, une pension serait impayable à 60 ans pour un jeune Français qui aurait commencé à travailler à 16 ans ? Stupide. La lutte contre la fraude fiscale serait impossible ? Je le crains malheureusement… Faire payer les riches est une autre idiotie populiste, autant se tirer directement une balle dans le pied.

Bien plus grave reste le manque de moyens dans une série d’autres domaines… Education, Justice, Santé, Armée, Logement, Agriculture, Infrastructure, Energie, Ecologie, Recherche Scientifique… Partout, c’est la famine, les appels à l’aide qui butent sur le mur d’une dette pharaonique, insoutenable à terme, à force de vivre au-dessus de nos moyens depuis 45 ans.

Depuis lors l’Europe vit de crise en crise creusant la dette que nous laissons à des extrémistes qui promettent ‘L’Open Bar’ de demain. Ce n’est clairement pas sérieux mais personne ne veut l’entendre. Donc, en route vers un dépôt de bilan qui ne semble plus effrayer personne. Ça ne va pas changer le monde, il a trop tourné sans nous, ça ne va rien changer du tout pour Joe Dassin.

La chanson française illustre magnifiquement une situation délétère à la veille d’élections législatives complètement folles. Manoléon Lagaffe a choisi ‘Le Management du Chaos’, une théorie fumeuse de Tom Peters, ancien consultant McKinsey, qui soutenait très sérieusement en 1998 qu’installer le ‘Chaos’ était source de créativité, même de réussite, pour la multinationale qui aurait suivi ses conseils aussi coûteux que subliminaux.

A l’époque, Grincheux avait été ébloui par cette littérature américaine dont il avait imposé la lecture urgente à plusieurs de ses cadres dirigeants… Quelques mises en application de certains conseils stupides nous ont rapidement démontré l’absurdité de cette théorie du ‘Chaos Management’. Arrêt buffet.

Demain, il va pourtant bien falloir gérer le Chaos français car il est bien là aujourd’hui, avec en prime une guerre insensée en Ukraine, des Jeux Olympiques sous haute tension, sans oublier les scandaleux massacres d’Israël à Gaza.

Je doute que nos extrémistes de droite ou de gauche trouvent les marges de manœuvres nécessaires pour régler ces questions. Je ne doute pas de leurs possibles compétences, je doute des moyens disponibles pour honorer des promesses impossibles qui ne servent qu’à s’emparer d’un pouvoir dont ils ne pourront rien faire.

Messieurs Éric Dupond-Moretti et François Hollande auront beau remonter aux créneaux pour tenter de sauver les meubles, ils ne sauveront plus rien. Le peuple en a marre de ces élites qui ne les écoutent jamais… Or le peuple a toujours raison… Ils ne peuvent pas changer de peuple. La partie Macron est donc terminée.

Personne ne sait maintenant ce que la suite nous réserve. Croisons les doigts en espérant que la France reste cette destination touristique que nous adorons dans notre sage Belgique, le petit état-tampon des Pays-Bas décidé par Metternich et Talleyrand au Congrès de Vienne en1815.

Une petite Belgique, devenue indépendante en 1830, qui se contente de se disputer linguistiquement tout en alimentant régulièrement une Europe agonisante en génies politiques provinciaux, des vieux routiers épuisés par la médiocre gestion de nos minuscules problèmes déjà insolubles.

Nous détenons même depuis 2011 le record du monde de la crise politique la plus longue… 541 jours sans gouvernement avant l’arrivée du sauveur socialiste, Elio Di Rupo... Nous ne nous étions pourtant jamais aussi bien portés… La Barquette Belge flotte, le Paquebot France sombre.

Grincheux