« Une partie de l’élite russe est déçue par le Kremlin », c’est ce que prétend Willem-Gert Aldershoff, un analyste de la politique internationale basé à Bruxelles, dans un article sur Doorbraak. Il s’appuie sur des infos diffusées en russe et en anglais par Meduza, un média créé par l’ancienne rédactrice en chef du site web russe lenta.ru Galina Timtchenko et établi à Riga en Lettonie.

Meduza disposerait de contacts fiables proches du gouvernement russe. Ceux-ci auraient indiqué que l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, le 24 février 2022, avait surpris les dirigeants de l’État. Selon eux, seul un cercle très restreint autour de Poutine aurait été informé de ses intentions. De nombreux appels lancés contre l’invasion par des politiciens de l’opposition, des commentateurs politiques, d’anciens soldats et de simples citoyens au début de l’année 2022, ont clairement montré que la population ne souhaitait pas non plus l’invasion.

Près de trois ans après, la fatigue céderait à la déception, selon une source proche du gouvernement relayée par Meduza, surtout si l’on tient compte de ce qu’il était censé ne s’agir que d’une opération de courte durée. L’impression serait à présent d’un enlisement, avec report d’une réduction ou d’une levée des sanctions escomptée en échange de la paix.

D’autres évoquent l’état calamiteux de l’économie russe, qui a atteint un point de rupture à la fin de l’année écoulée, avec une inflation élevée, des taux d’intérêt de 21 %, des pénuries de main-d’œuvre et des salaires en forte hausse. A de rares exceptions, les entreprises survivraient tant bien que mal, essayant de faire face, certaines à force de cannibaliser les actifs d’entreprises obligées de quitter la Russie.

La réélection de Donald Trump avait suscité l’espoir auprès de hauts responsables russes, mais cet espoir apparaît vain. Poutine a des exigences (la totalité du territoire de quatre régions ukrainiennes) et Trump et son entourage ne paraissent pas près d’y céder. Un compromis ne semble pas d’actualité. Pourtant, les derniers sondages d’opinion indiqueraient qu’une majorité des Russes sont en faveur de l’ouverture de négociations en vue de la signature d’un accord de paix et de la fin de la guerre.

LE FLANDROLOGUE

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