Christian Laporte, après ses études dans la filière libre (Saint-Pierre Uccle, Facultés universitaires Saint-Louis, UCL), fut journaliste politique au Soir avant de passer à La Libre Belgique. Désormais septuagénaire, il écrit des billets hebdomadaires en néerlandais sur le site flamand Doorbraak.be.
Dans son billet du 16 juin, sous le titre « Au travail, Georges-Louis et Maxime », Laporte estime que la gauche socialiste, communiste et écologiste ne s’attendait pas du tout à ce qui allait lui arriver en Wallonie. Le reste du monde politique non plus. L’heure du changement a sonné. Aux deux partis qui ont gagné les élections en Wallonie s’offre l’occasion unique de redresser l’économie du sud du pays et de remettre la Wallonie au niveau des grandes régions européennes. « C’est maintenant ou jamais », écrit Laporte. En effet, les électeurs ont, dans leur sagesse, décidé que la Wallonie devait se réformer.
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La gauche s’y voyait déjà. PS, Ecolo et PTB partageaient une même illusion, à savoir de renvoyer « la droite », c.-à-d. tous ceux qui ne pensent pas comme eux, les « anti-démocrates » quoi, dans les oubliettes de l’histoire et d’assurer à la Wallonie l’avenir riant que lui envierait le reste de la planète. Le Grand soir et les lendemains qui chantent étaient proches, à ce point que certains ont cru pouvoir annoncer la victoire du PTB tant à Bruxelles qu’en Wallonie dès la fermeture des bureaux de vote.
Il y eut des épisodes étonnants. Laporte cite le fait que sur ce que l’on appelait autrefois la télévision d’Etat, la RTBF, le présentateur François de Brigode s’en fut pris à Sabine Laruelle (MR), ancienne ministre et présidente du Sénat, après qu’elle eut mentionné quelques pénibles réalités wallonnes en réponse à ses adversaires qui avaient parlé des années noires de la coalition suédoise.
Certains débats furent si intenses, rappelle encore Laporte, qu’ils se sont terminés dans la confusion, comme quand le professeur de l’ULB Paul Magnette s’est mis à invectiver Georges-Louis Bouchez. Le soir, un nombre considérable de sympathisants PS se firent entendre autour du studio à deux pas du Parlement wallon à Namur : ils ne veulent pas d’une autre Wallonie.
Du coup, constate Laporte, les médias wallons ont consacré la soirée du 9 juin à la progression de l’extrême droite presque partout en Europe et surtout en France, mais rien n’a été dit sur les résultats dans leur propre région où Chez Nous a réalisé ses meilleurs scores dans les provinces... de Liège et du Hainaut (et non dans le Brabant wallon, à Namur ou au Luxembourg). Tout n’est pas perdu, conclut-il, même si entretemps une « Coordination antifasciste » est déjà descendue dans la rue, car le MR va à nouveau « collaborer » avec la N-VA...