Le « nouveau front populaire » français se targue d’avoir gagné les élections, en ayant 193 sièges sur … 577. Il revendique à ce titre le poste de Premier Ministre, mais a mis plus de 2 semaines pour proposer une candidate à cette fonction.

Tout simplement parce que ce prétendu « front » est particulièrement divisé, entre les ultras extrémistes de « La France insoumise », les communistes, des écologistes ultra- gauchisants, et une soixantaine de députés socialistes. Difficile, tout simplement, lorsqu’on apprécie la démocratie, de trouver un accord sur quoi que ce soit avec Mélenchon …

Cet assemblage hétéroclite de partis a fini par proposer, sans doute par défaut, une candidate, inconnue du grand public, et non élue, Lucie Castets.

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On l’a présentée, d’une manière assez mensongère, comme représentante de la « société civile », alors qu’elle a été plusieurs fois candidate socialiste lors de diverses élections. Sans doute suffit-il, pour représenter la société civile, d’avoir perdu plusieurs élections consécutives…

Elle est porte-parole d’une association, tout aussi peu connue, dénommée « nos services publics ». Et elle n’a finalement que trois points à son programme : augmenter les dépenses publiques, accorder des avantages supplémentaires aux fonctionnaires et « faire payer les riches ».

Etrangement, ce n’est pas cela qui a fait l’objet des premières critiques. On lui reproche d’être la directrice des finances de la Ville de Paris, dont le budget est d’une vingtaine de milliards d’euros, mais qui est notoirement au bord de la faillite. 

Il y a sans doute des critiques plus fondées à lui adresser. Une fonctionnaire, même directrice, n’est pas destinée à diriger les finances, mais à gérer conformément aux décisions des politiques, qui ont le pouvoir de décision. Le drame financier de la capitale française a pour responsable la maire Anne Hidalgo, et le conseil municipal, qui ont dépensé à tout va, dans le cadre d’une politique écolo-socialiste, et ont fait fuir une partie significative des électeurs de la population solvable, ce qui, à gauche, est sans doute une bonne manière de gagner les élections. 

Il n’y a guère de doute que Lucie Castets a dû approuver cette politique, mais il est difficile de la lui reprocher. Heureusement, même en France, ce ne sont pas les fonctionnaires qui décident, du moins en tant que tels. 

Mais bien sûr, le nouveau front populaire a, respectant la tradition française, veillé à ce que, comme l’immense majorité des ministres, sous tous les présidents, la personne pressentie pour être premier ministre soit issue des services publics.

Cette haute fonctionnaire se plaint du fait que les dépenses publiques de l’Etat français ne cessent, selon elle, de … diminuer !

Il est inimaginable qu’en tant qu’économiste, elle ne connaisse pas les vrais chiffres. Ce qu’elle affirme est donc purement et simplement un mensonge : les dépenses publiques françaises sont les plus élevées de tout le monde développé, et atteignent 57 % du PIB, contre 40 % en 2006. 

Il s’agit donc d’une augmentation substantielle, qui ne laisse aucune place à des arguments prétendant que les services publics seraient mal lotis en France. Il s’agit au contraire d’un pays dont l’Etat est particulièrement gourmand, et ne cesse d’accroître son pouvoir et ses dépenses. 

Lucie Castets prétend aussi que le nombre de fonctionnaires ne cesse de diminuer et compte prendre des mesures pour enrayer cette prétendue « baisse ». 

Là encore, il s’agit d’un mensonge indéfendable. Entre 2006 et 2022, le nombre de fonctionnaires français a été augmenté de 340.000 personnes, et ceux dont le nombre s’est accru de la manière la plus importante, ce sont les fonctionnaires locaux, comme … Lucie Castets.

21 % des français qui travaillent sont fonctionnaires. Une proportion énorme, qui ne semble être dépassée qu’en … Wallonie et à Bruxelles. 

Le problème avec les mensonges comme ceux de Lucie Castets, c’est que c’est le genre d’affirmation qui ne cesse d’être répétée, et reproduite dans nombre de journaux, qui ne cherchent pas à vérifier leur fondement.

Parce que, malheureusement, il est fréquent qu’aux yeux de l’opinion, un mensonge fréquemment répété soit pris pour une vérité.