François Bayrou, 73 ans, est devenu le nouveau Premier ministre français après une motion de censure qui a évincé son prédécesseur, Michel Barnier.
Issu du Béarn, il est un politicien expérimenté et un allié de longue date du président Emmanuel Macron, qu’il a soutenu dès les débuts de sa carrière politique. Bayrou s’est clairement imposé dans cette (auto ?)nomination en mettant en avant son influence sur Macron, et en menaçant de lui retirer son soutien si un autre candidat était choisi. Cette victoire illustre un profond affaiblissement de Macron dans un contexte politique tendu.
Son rôle clé dans la nomination
Bayrou a joué un rôle décisif pour obtenir ce poste, imposant sa volonté face à Macron et écartant d’autres candidats potentiels plus alignés sur le président.
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Une carrière marquée par des ambitions présidentielles inabouties
Candidat malheureux à trois reprises à l’élection présidentielle, il a mis de côté ses ambitions personnelles pour soutenir (manifestement opportunément) Macron, contribuant ainsi à son ascension politique en 2017.
Une priorité : la gestion de la dette publique
Bayrou s’est longtemps positionné comme un défenseur de la réduction de la dette, thème central de son discours inaugural. Il devra relever ce défi dans un contexte économique délicat, marqué par une dégradation de la note de crédit française et un contexte parlementaire des plus hostiles.
Des relations politiques contrastées
Si, selon certaine sources proches, Marine Le Pen, pourtant opposée idéologiquement à Bayrou, entretient des relations respectueuses avec lui, Nicolas Sarkozy, en revanche, le déteste cordialement et le critique sévèrement depuis sa « trahison » aux élections présidentielles de 2012. Cette antipathie pourrait compliquer les relations avec les Républicains, dont le soutien est pourtant crucial dans un Parlement particulièrement divisé.
Un Européen convaincu et un réformateur du système électoral
Partisan d’une intégration européenne accrue, Bayrou a défendu l’idée d’une « fédération européenne ». Il milite aussi depuis longtemps pour une réforme du système électoral français, en faveur de la représentation proportionnelle… on est quasi en plein dedans !
Un homme controversé, mais persistant
Son bref passage en tant que ministre de la Justice dans le gouvernement Macron a été écourté par des accusations judiciaires d’emplois fictifs, bien qu’il ait été acquitté par la suite.
Une personnalité marquée par des anecdotes mémorables
De son geste controversé en 2002, lorsqu’il a giflé un enfant accusé de vol, à ses préoccupations pour la régulation du temps d’écran des enfants, Bayrou est un personnage atypique de la politique française. Souvent moqué pour son élocution professorale due à un bégayement qu’il a soigné avec acharnement pendant des années, son caractère parfois emporté ne lui a, par ailleurs, pas toujours attiré toutes les sympathies !
Une vision décentralisée de la politique française
Rural dans l’âme, critique envers la centralisation parisienne, Bayrou défend un rééquilibrage des pouvoirs au profit des régions, en adéquation avec ses racines et son engagement pour la proximité avec le peuple.
Pour toutes ces raisons et dans un contexte de plus en plus ingérable, François Bayrou incarne une option audacieuse à la tête du gouvernement français… D’autant qu’il n’en était manifestement pas le premier choix ! Avec une expérience politique significative et une capacité à naviguer dans un environnement politique complexe, il a enfin l’opportunité d’influencer durablement la politique nationale, particulièrement sur les questions de dette et de réforme institutionnelle. Toutefois, son mandat sera scruté de près, tant pour ses choix politiques que pour sa capacité à rassembler un Parlement fragmenté et un pays qui a plus que jamais besoin de réformes profondes… bien plus que de menaces de censures à gogo !