Le FPI, business model saugrenu et incurie inouïe : le bordel !
Dénommé officiellement Fonds de Promotion de l’Industrie, le FPI est en fait un FDI, FONDS DE DESTRUCTION DE L’INDUSTRIE.
Au demeurant, après vingt-cinq ans d’existence, où en est le secteur industriel congolais ? Poser la question, c’est y répondre. L’INDUSTRIE CONGOLAISE N’EXISTE PAS. Ce qui émerge quelque peu résulte d’investisseurs étrangers courageusement déterminés, absolument pas d’initiatives congolaises. Les officiels se sont succédé aux postes rémunératoires, ânonnant les discours d’usage, du très mauvais théâtre. D’ailleurs, au FPI/FDI, ces derniers n’ont jamais été sélectionnés en fonction de la moindre expérience en entreprise. L’échec était prévisible. Néanmoins, d’échec en échec, aucune leçon n’en est tirée. Le sous-développement est essentiellement un problème de mentalité. Et pas d’évolution à l’horizon : du discours, des incantations, et encore du vent pour tenter de donner le change aux institutions de Bretton Woods. Aucune anticipation intellectuelle de nature à éviter d’aggraver les fautes imputables au FPI et ipso facto au gouvernement, sa tutelle.
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À juste titre, Fasthi a mis l’accent sur l’enseignement : il serait judicieux d’offrir une formation de base aux juristes du FPI, jusqu’au réapprentissage primaire de la lecture élémentaire des textes légaux. À qui d’autre attribuer l’absurdité des modalités contractuelles imposées aux emprunteurs ? En substance, le FPI s’arroge le pouvoir (et c’est illégal) de se dispenser du respect des échéances prévues pour verser les fonds aux entreprises. Autrement dit, si une entreprise, en tout autre pays, peut légitimement s’attendre à recevoir à telle date les fonds alloués, le FPI, lui, considère ne pas y être obligé. Sous prétexte d’indisponibilité de fonds, le FPI prétend n’avoir à assumer aucune obligation. Une telle ineptie vaudrait à un étudiant en droit de se faire recaler à l’examen, et se voir suggérer une autre carrière, tant la faute est grossière, une ineptie juridique de niveau abyssal. Mais s’agit-il de médiocrité générale ou d’un système de corruption organisée ? Puisque les dirigeants actuels du FPI s’en accommodent, tout comme leurs prédécesseurs, c’est que cela satisfait leurs attentes internes. Tout comportement obéit à un mobile. L’on observera que s’offrir unilatéralement et sans contrôle la faculté de ne pas verser à une entreprise des fonds à la date où ils sont exigibles, c’est exercer de facto sur elle un chantage pouvant précariser sa propre existence. Message subliminal : il faut que l’entreprise partage avec ses interlocuteurs du FPI sinon pas d’argent. Alors, incompétence crasse, corruption crasse ou les deux ? À quand un grand nettoyage du FPI ?
Le cas récent d’une ancienne entreprise locale a mis en lumière l’aberration inouïe des dysfonctionnements du FPI. Cette institution gouvernementale de destruction (en réalité) des velléités de développement, a ruiné son activité en déstabilisant tant ses investissements que sa trésorerie. Au mépris d’engagements officiels, le FPI a différé, par des retards de deux à trois ans, les versements pourtant alloués et établis par contrat. Imagine-t-on, dans un autre pays, qu’une institution financière tarde impunément deux à trois ans pour verser un crédit auquel elle s’était contractuellement engagée ? La loi des parties, et même la loi tout court, les juristes du FPI n’en ont cure. Aucun respect des engagements.
L’APLC serait bien avisée de s’intéresser aux dysfonctionnements du FPI. Et c’est sans compter d’autres malversations au sein du FPI. L’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption s’inscrit dans le cadre de la Présidence de la République. Et c’est sans compter d’autres fraudes commises : des tiers complices désignés en guise de cautions contre rémunérations imposées à l’entreprise, modèle d’affaires vampirisé au profit d’autres comparses pour constituer une entreprise concurrente de celle de l’emprunteur, etc. Du parasitage, pas de promotion. Au préjudice du Congo et des Congolais dépourvus de secteur industriel alors qu’en 1960, c’était le pays le plus industrialisé de toute l’Afrique subsaharienne… Julien Paluku, le nouveau ministre de l’Industrie, affirme à juste titre que « un pays sans politique industrielle est voué à l’échec ». Il ne peut y avoir de politique saine en préservant un chancre : en tant qu’autorité de tutelle du FPI/FDI, le ministre est habilité à y procéder au grand nettoyage. Le Congo vaut mieux que ça. Ses fils et ses filles ont besoin d’un futur prospère.