Les récents événements au Liban, avec notamment des attaques meurtrières, replacent au premier plan l’actualité de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), mettant en évidence ses limites dans un contexte géopolitique complexe.
Créée il y a 46 ans, la FINUL porte mal son nom d’ « intérimaire ». Cette pérennisation, symptomatique des missions onusiennes, soulève des questions sur l’efficacité à long terme de telles opérations. Un examen approfondi de ses objectifs initiaux révèle un bilan mitigé. Le seul succès incontestable de la FINUL reste le retrait des forces israéliennes du Liban, bien qu’il soit principalement dû à la décision d’Israël d’accepter la résolution des Nations unies.
Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.
A PARTIR DE 6€/MOISSans engagement.
Abonnez-vousDéjà abonné ? Connectez-vous
L’échec des missions de la FINUL
Cependant, les autres objectifs n’ont pas été atteints de manière satisfaisante. :
1. Le rétablissement de la paix et de la sécurité internationale demeure un échec, comme en témoigne la reprise récente des hostilités. La FINUL s’est révélée incapable de contrôler l’organisation Hezbollah, classée terroriste par plusieurs pays, et qui ne cesse de bombarder Israël.
2. L’aide apportée au gouvernement libanais pour rétablir son autorité dans le sud du pays n’a pas abouti, la souveraineté et la gouvernance de la région restant précaires.
3. La surveillance de la Ligne bleue, démarcation entre Israël et le Liban, s’est avérée inefficace, avec de nombreuses violations du cessez-le-feu non empêchées.
4. L’aide humanitaire fournie par la FINUL a été éclipsée par les actions du Hezbollah dans ce domaine, remettant en question son impact réel sur les populations locales.
À la suite de la guerre de 2006, provoquée par le Hezbollah qui avait attaqué une patrouille des Forces de défense israéliennes (FDI), enlevé deux soldats des FDI et en avait tué trois autres malgré la présence de la FINUL, le mandat de celle-ci a été élargi et renforcé par la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui a mis fin à la guerre.
L’humiliation de la FINUL
Ce mandat exigeait le retrait de l’organisation terroriste du sud du Liban, en deçà du fleuve Litani. Au contraire, le Hezbollah a humilié les Nations unies : son armée a pris possession de ce territoire et y a entreposé des armes de tout type en prévision de la destruction d’Israël.
Pourtant, en plus des 15 000 soldats libanais présents dans le sud du Liban, la FINUL compte plus de 10 000 militaires originaires de plus de cinquante pays. Les principaux contingents sont l’Indonésie (1 231 Casques bleus), l’Italie (1 068) et la France et l’Espagne (673). Ils sont répartis sur 50 bases. La Belgique et les États-Unis n’en ont pas. Son coût annuel est d’environ 502 millions d’euros. Chaque fois qu’un incident survient le long de la frontière, la FINUL déploie immédiatement des troupes supplémentaires à cet endroit, si nécessaire, afin d’éviter un conflit direct entre les deux parties et de s’assurer que la situation est contenue.
On sait combien le Hezbollah a humilié la FINUL, qui n’a pas su contrôler l’organisation terroriste. Cette dernière ne cesse en effet de bombarder le nord d’Israël depuis des années. Dimanche dernier, elle a envoyé deux drones camouflés par une salve de roquettes et de missiles. Un seul a pu être intercepté, l’autre ayant frappé une base militaire et causé la mort de quatre soldats ainsi que des dizaines de blessés.
En 2018, la FINUL a découvert des tunnels semblables à ceux creusés par le Hamas à Gaza, mais cette fois dans la roche. Israël les a détruits, mais au cours de la nouvelle guerre en cours, un autre tunnel de 120 m de long, à 500 m de la frontière, vient d’être découvert et détruit à 250 m de la tour de contrôle d’une base de la FINUL. Est-il possible que personne n’ait rien vu ? Creuser dans la roche ne passe pas inaperçu ?
À présent, les médias internationaux s’en prennent à Israël parce que des tirs à destination de terroristes ont touché deux soldats de la FINUL. Deux tanks israéliens sont même entrés dans la base durant 45 minutes. Ces attaques contre la FINUL ont suscité une large condamnation internationale. Refusant d’admettre que les terroristes utilisent la FINUL comme bouclier humain, des pays comme l’Italie, l’Espagne, la France, la Chine et l’Inde ont exprimé leur vive désapprobation, qualifiant ces attaques d’injustifiables et demandant qu’elles cessent immédiatement. Cependant, il est très difficile d’avoir la moindre information sur ce qui est advenu des soldats ni sur la gravité de leurs blessures. « Inqualifiables », « inadmissibles », « il ne faut plus que cela se répète ». C’est vrai, mais de qui la faute, puisque le Hezbollah comme le Hamas n’ont aucune gêne à se placer auprès de la population civile, et plus précisément près des bases de la FINUL ?
Le gêneur doit dégager !
Le Hezbollah possède dans ses caches, parmi les civils, des dizaines de milliers de roquettes ; à raison de quelques dizaines par jour, les terroristes pourraient attaquer Israël pendant des années. C’est la raison pour laquelle, avant même l’attaque meurtrière de dimanche dernier, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a explicitement demandé le retrait de la FINUL, ce gêneur. Les milliers de roquettes lancées vers Israël démontrent clairement que cette force internationale, sorte de Dupont et Dupont, est soit aveugle, soit incompétente. Peut-être même complice.
Face aux forces islamistes déterminées à détruire Israël, que peuvent faire des Casques bleus qui n’ont qu’un pouvoir de dissuasion ? Les faits sont têtus :
face au Hezbollah, la FINUL est nulle.