Depuis quelques années, Musk et l’ex-commissaire européen Thierry Breton croisent le fer dans les médias, s’accusant mutuellement de « menacer la démocratie ». Lequel dit vrai ?

Ma réponse pourrait vous surprendre. Thierry Breton est une non-entité, il ne représente une menace pour rien ni personne, car il n’en a pas le pouvoir. En revanche, il porte une vision du monde qui est viscéralement anti-démocratique ; une conception dans laquelle une pseudo-élite auto-proclamée (lui) impose sa morale et ses normes aux gueux (nous). Dans cette Weltanschauung, la démocratie n’est qu’une contrainte, un embarrassement, une peccadille procédurale qu’il convient de neutraliser. Ce qu’a réussi l’UE, où la gauche et ses idées gouvernent quel que soit le résultat des élections. 

De son côté, Musk possède sans conteste le pouvoir d’influer massivement sur le résultat des élections démocratiques. S’il devait en effet investir 100 millions US$ dans le Reform Party de Farage, au Royaume-Uni, comme il l’a annoncé, ce serait un facteur de changement significatif, de nature à accélérer la disqualification électorale du Tory Party. En revanche, Musk est un démocrate ; il exècre les pseudo-élites stériles dans le style Breton, et les méprise, car ces élites parasitaires non seulement ne créent pas de valeur, ils en détruisent, par leur vision idéologique (cfr. La transition énergétique made in UE). Musk a institué X/Twitter en instrument démocratique, qui restitue le pouvoir d’informer (et de débattre !) aux gens. Au peuple, en somme. 

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Le problème européen

Par-delà le triste cas Breton, le bilan de la première Commission von der Leyen est effroyable, car la transition énergétique autoritaire à laquelle préside l’Allemande mène droit à la destruction de l’économie européenne. De son côté, Breton aura notamment été à l’avant-garde de plusieurs législations concernant le secteur numérique. Il a supervisé la mise en place du Digital Services Act (DSA) et du Digital Markets Act (DMA), visant à réguler les activités des grandes plateformes numériques en Europe, au nom d’une concurrence plus loyale et de la protection des utilisateurs. 

Dans la foulée de l’adoption de ces instruments, Breton lançait une salve d’invectives et de menaces en direction de Musk, car il s’agissait de plier X à la vision du monde de l’UE. De cette camelote verbeuse, il ne reste bien sûr plus grand-chose, maintenant que Trump a été réélu. Jamais Trump ne va tolérer le sabotage de X par l’UE, c’est une évidence. Trump aime l’Europe, son VP aime l’Europe, Elon adore l’Europe ; ils ne laisseront pas sombrer le continent sous la férule de pacotille de l’UE. Surtout quand il s’agit de préserver les intérêts économiques des grands groupes américains !

Soros 

S’est-on jamais inquiété, a-t-on jamais pris la moindre mesure pour contrer l’ingérence massive de George Soros ? Non. Car, Soros professe une sorte de libéralisme d’extrême gauche, qui n’hésite pas à promouvoir depuis quarante ans jusqu’aux marxistes et islamistes. Musk pèse 500 milliards. Il entend promouvoir ses idées, dans le respect des formules et standards démocratiques. Rien ni personne ne l’en empêchera. L’Europe est faible, car par idéologie nous avons détruit notre capacité industrielle. L’Europe sans l’OTAN est un ectoplasme militaire. Les Etats-Unis sont plus puissants qu’ils ne l’ont jamais été ; dans le système américain, un milliardaire a le droit d’investir dans la promotion de ses idées. C’est donc ce qui adviendra et les couinements grandiloquents de tacherons dans le style Breton n’y changeront rien.

Elon Musk ne s’est pas arrêté à un simple soutien à l’AfD. Il s’est également dit prêt à aider Farage que certains qualifient de figure de  l’extrême droite, qu’il a annoncé vouloir financer. A quel point apparaît-il en mesure d’infléchir les élections en Europe ? Qualifier Farage d’extrémiste de droite me paraît erroné. Farage est un thatchérien, du reste nettement plus ‘rond’ sur la forme que ne l’a jamais été la Dame de Fer. J’ai lu le programme de l’AfD ; je n’y ai pas trouvé une seule proposition extrémiste. Le problème n’est pas Musk, Farage ou l’AfD ; il réside dans ces catégories ‘extrême droite’ qui ruinent et interdisent le débat. Dans le domaine énergétique et de la liberté d’expression, l’AfD incarne aujourd’hui la seule alternative réelle du théâtre politique allemand.

Le meilleur désinfectant à l’hybris, c’est le débat. Quand Musk poste des âneries — ce qui lui arrive, comme à nous tous — il récolte une salve de notes de communauté qui dénoncent et même ridiculisent ses erreurs factuelles. Ce qui est sain. Tant que les Soros et Musk évoluent dans un contexte de free speech, il n’y a rien à craindre. La principale menace contre la démocratie en Europe est l’UE, cette bureaucratie anti-démocratique de plus en plus tyrannique, irrationnelle et menaçante qui entend imposer sa vision open border vert foncé aux citoyens, en leur ôtant le droit de la contester.

À tous les lecteurs de PAN, je souhaite une radieuse année 2025 !