Le verdict des urnes est désormais connu, Les Belges se sont mobilisés hier, entre 8h et 16h pour déterminer une partie de leur avenir. Les négociations peuvent donc commencer entre les vainqueurs pour former de nouvelles majorités… Ce ne sera pas si simple !
A tout seigneur déchu (et déçu), tout honneur…
Dans un discours prononcé dimanche soir, le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a félicité « les vainqueurs de ces élections, la N-VA, le Vlaams Belang, Vooruit et les amis du MR en Belgique francophone » tout en reconnaissant la défaite de ses couleurs et donc de son bilan : « Pour nous, c'est une soirée particulièrement difficile, nous avons perdu. Dès demain, je démissionnerai de mon poste de premier ministre. Mais les libéraux sont forts, nous reviendrons ».
Il a effectivement démissionné, quant au retour des libéraux flamands sur le devant de la scène, c’est une tout autre histoire.
Premier bilan
Du côté francophone à Bruxelles, il y a un gagnant très clair : le MR devient le premier parti dans la capitale, avec une forte progression par rapport à 2019, au même titre que le PTB qui vient titiller un PS en mode survie. Dans les rangs des perdants, Ecolo prend un bouillon amplement mérité et DéFI paye le prix de ses errances internes. Côté néerlandophone, Groen sauve les meuble et la liste team Fouad Ahidar (lancée par cet ex-Vooruit très proche du Hamas !) réalise une grosse performance qui fait froid dans le dos !
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Les libéraux francophones ont donc repris Bruxelles et devraient selon toute vraisemblance emporter la Wallonie, aussi bien au parlement fédéral que dans les Régions. Les contacts seront pris dès ce lundi, a assuré un triomphant Georges-Louis Bouchez qui souhaite former des gouvernements le plus rapidement possible, avec la perspective de décrocher les ministres-présidences à Bruxelles, en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles… avec Les Engagés qui deviennent un partenaire incontournable. Pour le PS qui a dominé quasiment sans exception la scène politique francophone pendant plusieurs décennies, la claque est sévère ! Il est désormais rattrapé par la crise de la social-démocratie qui touche toute la gauche en Europe. Et même si le PTB progresse, il semble toujours à cette à cette heure un partenaire peu probable dans une future coalition dont Ecolo s’est exclu lui-même !
De l’autre côté de la frontière linguistique, même en perdant un siège, la N-VA a réussi son pari en écartant le Vlaams Belang de la première place mais Vooruit tient bon !
Qu’en est-il des coalitions possibles ? À Bruxelles, même s’il dépasse le PS, le MR ne pourra pas se passer des socialistes pour former une majorité contre-nature, le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, qui voit toujours tout en rose, a déjà fait remarquer que, dans la capitale, les formations de gauche n’étaient pas loin des 50%... Nous ne sommes pas encore tout à fait débarrassés des socialistes ! En Wallonie en revanche, une coalition MR-Engagés pourrait être efficace. Le PS se retrouverait alors enfin dans l’opposition, comme durant la trop brève période du gouvernement Borsus entre 2017 et 2019 !
Au fédéral, s’il incombe au Roi de désigner en principe un informateur, après avoir entendu les différents présidents de parti, plusieurs pistes de coalition sont toujours possibles… notre éternel casse-tête !
A l’Europe qui glisse tout doucement vers la droite dans plusieurs pays voisins, saluons avant tout le score particulièrement brillant et amplement mérité de Sophie Wilmès… Mais sera-ce suffisant pour bousculer les choses et le règne d’Ursula ?
Les prochains jours seront riches en perspectives…