A
u pays, le landerneau politique s’agite : c’est à qui s’indignera le plus d’un « accord de paix » prétendument nul à défaut d’avoir été soumis à l’Assemblée nationale. Les mêmes l’auraient enlisé en d’autres chamailleries politiciennes s’il y avait eu un débat parlementaire. Au départ de ce faux procès, du juridisme obtus masquant mal la vacuité des détracteurs. Tant pis pour eux, la Maison-Blanche change la donne. Hors de question de procrastiner 65 ans de plus ! Indépendance, cha cha…
En voyant à quelle vitesse Donald Trump a pulvérisé USAID et ses réseaux de propagation de la doxa mondialiste, Joubert s’était franchement gaussé de leur déconfiture : « – Ça fait plaisir de voir que ces néo-coloniaux sont mis à mal ». Oui, Joubert, le regard neuf que nous avions évoqué la semaine dernière, celui d’un jeune occidental à l’instar de Tintin en son temps à propos du Congo. Sans ce regard neuf, tout espoir restera mort-né. Coupable inconsistance, le landerneau local n’a vu que le titre, « accord de paix », et s’est donc aussitôt fourvoyé en de vaines conjectures. Illusion d’optique, les superficiels donneurs de leçon n’ont pas vu l’essentiel, l’objet de l’accord décrié.
Qu’aurait-il fallu faire pour éviter la balkanisation ? Envoyer des B-2A SPIRIT ? La formidable raclée infligée aux mollahs de Téhéran laisse rêveur, mais bombarder qui à l’Est du Congo ? Ceux qui tirent les ficelles des pantins sur place ne s’y trouvent pas. Ils sont à Kigali bien sûr, mais aussi en des lieux plus curieux dont des réseaux de financement des démocrates aux États-Unis. Donald Trump a d’excellentes raisons de les laminer jusqu’à totale destruction. Heureusement, des acteurs majeurs du microcosme congolais ont parfaitement compris l’opportunité politique de soutenir le succès de Fatshi.
Alors, quid ? L’Assemblée nationale avait déjà eu à connaître de son objet. Pour l’essentiel, ce qui s’y trouve relève d’obligations antérieures de l’État congolais. L’accord de Washington intègre les processus de négociations africaines en cours à cet égard. Il renvoie à des domaines déjà couverts comme le cadre de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs ou des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. Conclu entre Kinshasa et Kigali, les USA en attestent mais n’en sont pas État partie. Le neuf, c’est la forte dynamique insufflée par la Maison-Blanche.
L’accord de Washington n’organise pas les investissements américains :
juste un préalable à ceux-ci. L’illusion d’optique aura suffi à induire en erreur les polémistes kinois. À quand le changement des mentalités ?
À quand le regard de Joubert, Congolais d’adoption, ou de Tintin ou de leur alter ego local ? Conscient de cet impératif, Pie Tshibanda, l’humoriste empreint de sagesse, prône une vision claire de l’enjeu :
« Tout va dépendre de la manière dont nous, les Congolais, nous allons nous comporter ». Exact !
Guillaume MOKENGELI






