Retour en 2004 (PAN — Edition spéciale sur les caprices et intrigues royales) :
La quête d’une fille ignorée
En 2004, Delphine Boël, artiste, se lance dans une quête singulière, mais douloureuse : voir son père biologique, l’ex-roi Albert II de Belgique. Pour les lecteurs de PAN, la situation a rapidement pris des airs de comédie dramatique. Delphine, refusée par le palais royal et rejetée par son père, a choisi la scène médiatique comme plateforme pour exprimer son chagrin et sa frustration.
Avec une série d’expositions provocantes et une interview choc dans Humo, relayée par Télé Moustique, elle a capté l’attention du public. Sa demande ? Simple et humaine : elle ne voulait ni trône ni couronne, mais juste un peu de reconnaissance et simplement une rencontre, occasionnelle, avec son père biologique.
L’affaire aurait pu rester une simple affaire privée si l’entourage royal n’avait pas décidé de rester silencieux, ignorant la tempête médiatique. Mais voilà, à force d’esquiver la question, le scandale a pris de l’ampleur. D’autres membres de la presse, y compris Le Monde, ont aussi pris le relais, traçant le portrait d’une femme qui ne demandait rien de plus qu’un peu d’amour paternel.
À l’époque, le roi Albert II, mal conseillé par une armée d’avocats et par un entourage pseudo-catholique, s’est terré dans un silence lourd de sens, réfugié derrière un argument aussi absurde qu’impitoyable : « Ce n’est pas une obligation de voir sa fille ». Pourtant, le peuple belge, avec ses mariages homosexuels et ses Gay Prides, ne voyait pas le mal à ce qu’un roi rencontre sa fille illégitime. Après tout, les Saxe-Cobourg n’étaient pas à leur premier enfant naturel !
2024 : Vingt ans plus tard, une fille enfin reconnue ?
Fast forward, 2024. Que s’est-il passé en vingt ans ? Eh bien, Delphine a finalement vu son papa... mais seulement après avoir trainé la royauté belge devant les tribunaux. En 2020, la cour d’appel de Bruxelles a officiellement reconnu Delphine comme fille d’Albert II, après un test ADN trop longtemps refusé par notre royale épée de matelas. Le roi, ou plutôt l’ex-roi, n’a, dès lors, pas eu d’autre choix que d’admettre la vérité. Le silence du Palais a donc pris fin, non par un éclat d’amour ou un moment d’émotion sincère, mais bien par une décision judiciaire.
L’ironie de l’histoire ? Ce qui aurait pu être réglé par une poignée de main et une rencontre discrète en 2004 est devenu une saga juridique qui a exposé les dessous peu reluisants d’une monarchie parfois déconnectée de la réalité. Les tabloïds britanniques, fidèles à leur réputation, se sont évidemment délectés de ce feuilleton royal belge, faisant de Delphine une sorte d’héroïne moderne, celle qui a osé se battre contre les institutions pour affirmer son identité.
Aujourd’hui, Delphine Saxe-Cobourg est une princesse reconnue. Elle participe aux événements royaux, et son art, toujours aussi provocateur, attire un public plus large que jamais. Et son père dans tout cela ? Ils se sont rencontrés, finalement, mais sans l’éclat émotionnel que l’on aurait pu espérer. Le père et la fille se sont croisés dans des réceptions royales, avec la politesse froide des relations protocolaires.
Une victoire amère ?
Pour Delphine, cette reconnaissance légale est sans doute une victoire, mais elle laisse un arrière-goût amer. Ce qu’elle voulait vraiment en 2004, ce n’était pas un titre, mais un peu d’amour paternel, quelque chose qu’aucune décision de justice ne peut offrir.
Le Palais royal, lui, se remet doucement de cet épisode. Mais une leçon se dégage de cette histoire : à force d’ignorer les réalités humaines, même les plus grandes institutions finissent par crouler sous le poids de la vérité.
Comme toujours, PAN reste aux premières loges, prêt à suivre les prochaines oeuvrettes de ce grand théâtre royal !