Nous avons rencontré David Leisterh autour d’un déjeuner-conférence. Le libéral, toujours aux commandes des négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement, quitte le Parlement bruxellois pour devenir bourgmestre de Watermael-Boitsfort. Il a aussi pris la compétence de l’urbanisme et du développement territorial, ce qui lui permettra de « faire barrage si les revendications d’Ecolo sont ubuesques » (fin de citation). Car lorsque l’on veut changer les choses dans l’espace public, la « verdurisation » c’est bien… mais « il faut aussi le feu vert de l’échevin en charge des travaux publics » (malin !). 

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Sauver plus que les meubles

Son constat : Bruxelles est en état d’urgence ! Son vœu : « recréer de la classe moyenne ». Son restaurant, le Vieux Boitsfort, toujours plein, a fermé il y a trois semaines. Un expérience qui a permis au formateur régional de prendre conscience des difficultés que rencontre le secteur Horeca, malgré une bonne gestion et de l’affluence : « il faut impérativement alléger les charges patronales et sociales. On ne peut plus chipoter ! Il est inacceptable de travailler et de ne pas s’en sortir. Il faut recréer de la classe moyenne et de la capacité fiscale ». Et la région doit aussi s’impliquer : « sécurité, propreté, mobilité, il faut que les consommateurs puissent accéder à leurs commerces en toute sérénité ».

Un risque de shutdown

Le déficit de la Région Bruxelles-Capitale s’élève à 25% de son budget, ce qui est près de 5 fois plus élevé que celui de la Belgique dans son ensemble. Concrètement, cela signifie qu’un quart des dépenses à Bruxelles ne sont pas financées par le budget. Début 2024, Standard & Poor’s a annoncé baisser la note attribuée à Bruxelles-Capitale à A+, contre AA- auparavant. La dégradation reflète une évaluation moins favorable de la fiabilité de la Région bruxelloise en tant qu’emprunteuse sur les marchés financiers, principalement due à un ratio d’endettement jugé trop important.

La Région bruxelloise aura-t-elle un gouvernement avant mars ? C’est en tout cas ce que le formateur espère. Dans la négative, la mauvaise élève sera bientôt en faillite ! « Au mois de mars, l’agence de notation va à nouveau remettre une note. Si on ne vient pas avec un budget très crédible, elle risque d’encore dégrader cette note, ce qui serait catastrophique pour Bruxelles ». CQFD…

Propos recueillis par Alessandra d’Angelo