Les 70 000 participants à la COP 28 de cette année à Dubai étaient deux fois aussi nombreux que l’an dernier en Egypte. Ils n’y étaient pas allés à vélo. Les pèlerinages climatiques, observe Jurgen Ceder dans ‘t Pallieterke de la semaine passée, ne concernent plus seulement le climat. Il s’agit d’un rassemblement des élites politiques et économiques, qui construisent leurs réseaux et font affaire en coulisse. Dès avant la COP de Dubaï, les Nations unies avaient annoncé leur intention de renoncer définitivement aux combustibles fossiles. 2 456 lobbyistes de l’industrie y étaient inscrits. Business is business.
Greta Thunberg n’en était pas. Elle s’est reconvertie à l’anti-capitalisme et au pacifisme primaires. D’une manière générale, les exaltés du climat s’abstiennent désormais de participer aux COP, car ils considèrent ce happening comme de l’éco-blanchiment. Figurait au programme une présentation sur « comment naviguer sur un yacht dans le respect de l’environnement ».
Que n’aurions-nous pu en tirer de précieux enseignements si nous y avions assisté aux frais de la princesse !
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Le politologue et professeur d’université américain Roger Pielke qui s’intéresse aux questions de politisation de la science a déclaré que « le climat est désormais une industrie à part entière, dans laquelle des fortunes et des carrières se font et se défont. [...] Le complexe climato-industriel implique d’énormes intérêts particuliers, qu’ils soient financiers, professionnels ou politiques ».
La COP n’en est pas moins une farce : Dubaï est dans les Émirats arabes unis, lesquels tirent 85% de leurs revenus du pétrole et ce sommet sur le climat était présidé par le sultan Ahmed Al-Jaber, le directeur général de la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi. Le sommet précédent eut lieu en Égypte, autre grand exportateur de gaz et de pétrole, et le prochain se tiendra en Azerbaïdjan, où les exportations de combustibles fossiles génèrent 60 % des revenus du gouvernement, ce qui lui a permis de financer sa guerre au Haut-Karabagh. La COP, conclut Ceder, c’est comme si on célébrait la messe à Sodome ou Gomorrhe et l’officiant était Belzébuth. Le Flandrologue