7 janvier 2015 - Trois terroristes sèment l’effroi dans Paris. Ils abattent froidement 12 personnes à la rédaction de Charlie Hebdo : les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Honoré, Tignous, la psychanalyste Elsa Cayat, le correcteur Mustapha Ourrad et Michel Renaud, un invité. Dans leur folie meurtrière, ils assassinent dans la foulée Frédéric Boisseau, agent de maintenance, et trois policiers Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe. Dix ans après les attentats, où en est la liberté de penser et de dire ?
Le 20 décembre dernier, pied au plancher, un individu fonce avec son véhicule sur la foule au marché de Noël de Magdebourg, tuant 5 personnes et blessant plus de 200 autres, dont 41 grièvement. En 2024, l’Allemagne a fait face à 3 attaques terroristes. En France, 6 attaques, dont trois qui visaient spécifiquement les JO de Paris, ont été déjouées. En Belgique, le 25 juillet, 7 personnes, prêtes à passer à l’action, sont arrêtées lors d’une vaste opération antiterroriste. Malgré ces interpellations, le niveau d’alerte terroriste dans notre pays, plaque tournante du djihadisme, est resté inchangé à 3 sur une échelle de 4, indiquant une menace actuelle toujours « possible et probable ».
L’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) rapporte une augmentation de 41% des signalements de menaces terroristes et extrémistes par rapport à 2023.
Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.
A PARTIR DE 6€/MOISSans engagement.
Abonnez-vousDéjà abonné ? Connectez-vous
Une complaisance politique
Si le ver est depuis longtemps dans le fruit, l’objectif de déconstruction massive des islamistes connaît un formidable tremplin. Sur fond de clientélisme, l’Europe galvaude ses racines judéo-chrétiennes au profit d’une complaisance politique : « dialoguer avec les acteurs modérés de l’Islam ». Vous avez dit « modérés » ? Sous des dehors raisonnés, les Frères Musulmans s’engouffrent dans la brèche et font recette.
Selon un sondage IFOP du 8 décembre 2023,
78% des musulmans de France jugent la laïcité discriminatoire et 31% des jeunes ne condamnent pas les attentats terroristes.
L’importance de la religion dans les savoirs est perceptible aussi dans les réponses à cette question : « Lorsque la religion et la science s’opposent sur la question de la création du monde, d’après vous, est-ce le plus souvent la science ou la religion qui a raison ? ».
76% des musulmans optent pour la religion, contre seulement 22% des croyants des autres religions.
Une complaisance morale
Alors que la fracture de l’assimilation est une véritable bombe à retardement, la complaisance est aussi morale. Fraîchement débarqués, de première ou de seconde génération (plus encore enclins que leurs parents à se radicaliser), des « éternels étrangers » à nos valeurs démocratiques peuvent, à tout moment, se retourner contre leur pays d’accueil au nom d’une idéologie nourrie par l’islam radical. Et pourtant, dans une indécente surenchère de laisser-faire, le « pas-de-vaguisme » s’affiche au nom d’accommodements qualifiés de « raisonnables », pour ne pas « crisper » une communauté brandissant le drapeau blanc de l’islamophobie.
Cachez ce radicalisme que je ne saurais voir !
L’addition des minutes de silence après chaque drame ne masque toutefois plus notre servitude volontaire et les abstentions coupables de notre Etat de droit qui se retranche derrière une pseudo « islamo-paranoïa ». Alors oui, il y a dix ans, la rédaction de Charlie Hebdo, seulement armée de ses plumes et crayons, était décimée. Qu’avons-nous mis en place depuis pour que cela ne se reproduise plus jamais ? En 2025, les dessinateurs hésitent à croquer, les auteurs évitent de s’indigner, les professeurs n’osent plus enseigner et les familles évitent de se promener. Nous sommes bunkérisés ! A l’heure du souvenir et des hommages, il plane comme un sentiment de « 12 morts sur ordonnance » pour rien, sans compter tous les autres depuis…