Le confrédéralisme
Ma voisine Josette m’a expliqué que le confrédéralisme c’est quand tu mets des Flamands et des Wallons (et des Bruxellois) autour d’une table parce qu’ils ne sont pas d’accord. Et qu’en quittant la table, ils ne sont toujours pas d’accord. Mais chacun de son côté !
Moi, ça me va. Parce que ces ziverderas entre Flamins et Wallons, ça commence à me courir sur le haricot. Je vous le confiais la semaine dernière : j’ai 102 ans. Donc vous imaginez à quel point mon haricot est usé à force d’y laisser courir des Bart, des Paul et le petit excité de Mons, là, je ne reviens pas sur son nom.
Alors, pourquoi ne pas essayer autre chose ? Une république socialiste de Wallonie, une république de Flandre, éventuellement rattachée aux Pays-Bas, comme le souhaite Bartje ? Pas nécessairement, me dit Josette. Juste mettre en commun les compétences qu’on veut gérer ensemble, celles qu’on doit gérer ensemble — la dette, mon ami ! On dirait un terril de Charleroi ! — et pour le reste vogue la galère flamande, brasse le nageur wallon, surnage le pauvre Brusseleir endetté jusqu’au cou par les irresponsables qui nous gouvernent !
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« Mais tout va s’effondrer », que je lui ai dit, à Josette. Elle m’a répondu que non, les Flamins y veulent tant leur autonomie qu’ils sont prêts à payer pour cela. Le confédéralisme tout de suite, et on vous file du pèse pendant 25 ans, qu’il a dit Bart, en introduisant la N-VA en Wallonie !
Moi, ça me va. En fait moi, tout me va, à condition de sortir du système actuel, qui enrage tout le monde. C’est dans le système actuel que la Wallonie est en faillite virtuelle ; c’est dans le système actuel que Bruxelles est en faillite virtuelle ; c’est dans le système actuel que l’État belge est en faillite virtuelle ! Et avec ça personne n’est content, personne n’est responsable de rien, on a 9 ministres de tout pour 10 millions d’habitants quand des villes de 10 millions sont gérées par un bourgmaître — comme dirait Olivier Maingain (tiens, au fait, comment va-t-il celui-là depuis qu’il a hiroshimaisé son propre parti) ? Du coup, quand rien ne va, on casse la baraque et on reconstruit, m’p’ti fi’, disait ma grand-mère du XIXème siècle.
De toute façon, ça ne peut pas être pire. Je n’ouvre pas plus tôt ma gazette chérie la DH que je découvre tous les jours que je suis raciste, coloniseuse, impéraliss, bref très méchante, et qu’on va me taxer encore plus (sur mes poubelles ! l’air que je respire ! ma coupé-sport de 1968 !) et m’interdire tout ce que cette Elke Van den Brandt déteste, c’est-à-dire tout ce qui ne vit pas à 100% comme elle. L’autre jour un politicien Eskolo est venu sonner ma porte, et il m’a expliqué que je devais ‘renoncer au privilège blanc et au racisme systémik !’ Renoncer au privilège blanc ! Au racisme systémik ! Moi qui vit avec une toute petite pension de 1000 euros par mois ! Le petit enculé ! Je lui ai fermé ma porte au nez ! Dommage que j’ai manqué ses doigts, je ne suis plus aussi vive !
Donc, le confrédéralisme même si tout le monde m’essplique que c’est l’horreur, je me dis que l’horreur c’est maintenant.
Alors, moi, je vote pour le confrédéralisme !