Quand Donald Trump avait stigmatisé Bruxelles en janvier 2016, la qualifiant de «hellhole» lors d’une interview sur Fox Business Network, la déclaration en Europe fit grand bruit et fut traitée avec ce mélange de snobisme, de mépris, d’ignorance et de négation du réel si typique d’une certaine ‘élite’ made in Union européenne. 

Trump avait énoncé ces remarques dans le contexte de discussions sur l’immigration et la sécurité, suggérant que Bruxelles avait changé de manière négative au fil des ans, principalement du fait de la submersion migratoire anarchique incontrôlée. Si les faits lui donnaient déjà raison à l’époque, force est de reconnaître que la libanisation de Bruxelles en 2025 oblige à qualifier de visionnaire le jugement du New-Yorkais coriace. 

Explosion de la criminalité

Les chiffres de la criminalité augmentent partout à Bruxelles, particulièrement dans une zone de police qui est sous les projecteurs en raison des fusillades qui illuminent régulièrement sur son territoire : la zone Bruxelles-Midi (Saint-Gilles, Forest, Anderlecht). Entre 2022 et 2023, les vols et extorsions y ont augmenté de 23%, les vols avec violence sans armes de 34%, les vols à la tire de 27% et les vols à main armée d’un épatant 53%. À noter que la zone Midi compte cinq des quinze «hot spots» liés au trafic de stupéfiants à Bruxelles. Concrètement, ces ‘hot spots’ sont tellement ‘hot’ que même la police hésite à s’y rendre. 

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Encore ces statistiques ne suffisent-elles pas à rendre compte de la criminalité sur le terrain bruxellois, soulignent les criminologues. Il est en effet indispensable de prendre en compte le «chiffre noir» de la criminalité, nous préviennent Vincent Seron, criminologue à l’Uliège, et Dieter Burssens, criminologue à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) dans une interview RTBF. Le concept de «chiffre noir» désigne le fait que les actes criminels enregistrés par la police ne reflètent pas fidèlement la réalité de la criminalité. Par définition, les statistiques policières ne comptabilisent que les infractions signalées à la police. Or, toutes les victimes ne déposent pas plainte, particulièrement quand elles pensent que ‘cela ne sert à rien’ vu le niveau général de criminalité et surtout d’impunité, comme c’est le cas à Bruxelles. Le «chiffre noir» inconnu inclut «les infractions qui sont bien commises sur le terrain mais qui ne seront jamais portées à la connaissance des autorités parce que personne ne les aura rapportées» explique Vincent Seron. Ainsi la criminalité réelle ne se réduit-elle pas aux seules statistiques policières. Bruxelles est entrée dans l’ère du ‘chacun-pour-soi’, où chacun tente de se préserver tant bien que mal de la criminalité et de la violence ambiantes, par ses propres moyens et sans plus compter sur les ‘autorités’.

Faillite

La situation financière de Bruxelles est également alarmante. La dette de la région est passée de 3,4 milliards d’euros en 2018 à 14,5 milliards en 2024. En 2024, les recettes régionales se montent à 5,691 milliards d’euros, alors que les dépenses atteignent 6,990 milliards d’euros, engendrant ainsi un déficit significatif. Les dépenses régionales ont crû de 17,4 % entre 2017 et 2022, dépassant largement l’augmentation des recettes. La dette brute consolidée de la Région devrait croître de 14,5 milliards d’euros en 2024 à 22,162 milliards d’euros en 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 8,83 %. Cette augmentation pose un défi majeur pouvant entraîner un «effet boule de neige» exacerbé par une possible augmentation des taux d’intérêt. 

Au cours de la dernière législature les dépenses de personnel de la Région ont augmenté de près de 50 % passant de 1,2 milliard à 1,8 milliard d’euros. Cette augmentation est principalement due à l’embauche de 5000 fonctionnaires entre le début de 2019 et la fin de 2023. Ces statistiques ne sont pas disponibles auprès du BISA (Institut bruxellois de statistique et d’analyse). Selon Lode Goukens sur 21news.be, c’est un politicien libéral flamand, Frédéric De Gucht, président de l’Open VLD Bruxelles,
qui a discrètement révélé ces chiffres. Dans une interview accordée au quotidien De Standaard il a affirmé : « Ces cinq dernières années le nombre de fonctionnaires bruxellois a augmenté de près de 34 %. » 

Face à une telle situation, il n’est plus possible de parler d’une « entité souveraine ». La Région devra s’appuyer sur l’intervention du gouvernement fédéral pour assurer son financement. La mise sous tutelle de Bruxelles est désormais inévitable — tutelle du gouvernement fédéral, lui-même sous forte pression de sa propre dette.

Tsunami migratoire permanent

La Belgique a reçu plus de 3.000 demandes d’asile de Palestiniens au cours des huit premiers mois de 2024 — ce qui représente la moitié des demandes d’asile palestiniennes dans l’Union Européenne — et 40.000 demandes au total. La secrétaire d’État démissionnaire à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor (CD&V), décrit cette situation comme «ni normale, ni tenable». Beaucoup de ces demandeurs d’asile ont déjà obtenu l’asile ailleurs, souvent en Grèce, ce qui pose un problème. Selon les chiffres cités par Darya Safai (N-VA), le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) accorde l’asile dans 9 cas sur 10. On accuse le CGRA de pratiquer une «reconnaissance collective» sans évaluer individuellement si chaque demandeur est réellement en danger dans son pays. La secrétaire d’État a nié ces allégations mais a reconnu le problème du nombre élevé de demandeurs d’asile palestiniens en Belgique, et du fait qu’ils ont déjà été reconnus ailleurs en Europe. Ces gens viennent en Belgique qui leur garantit plus et mieux qu’aucun autre pays en Europe. La secrétaire d’État ‘espère’ (sic) que le pacte européen sur la migration pourra aider à mieux répartir ces demandes à travers les pays membres de l’UE.

Blocage politique

Enfin, la Région de Bruxelles se singularise par son incapacité à se doter d’un gouvernement fonctionnel depuis les élections du 9 juin 2024. Sans entrer dans le détail de l’écheveau institutionnel belge, rappelons simplement que la mise en place d’un gouvernement à Bruxelles suppose une majorité dans les deux groupes linguistiques — francophone et néerlandophone — du Parlement bruxellois. Or, ces deux groupes non seulement sont incapables de s’entendre entre eux, mais même en leur sein ils ne parviennent plus à dégager de majorité. À noter le rôle désormais important joué à Bruxelles par les islamistes, soit dans un parti qui leur est propre, soit par entrisme au sein des autres partis de gauche et d’extrême-gauche (PS, ECOLO, PTB, VOORUIT, GROEN). On assiste ainsi, depuis le 7 octobre 2023, à la normalisation dans les rues et médias de Bruxelles d’une parole islamiste décomplexée, et d’un discours de haine des Juifs — qui se cache de moins en moins derrière le prétexte de la ‘lutte contre le sionisme’. Quand un chroniqueur du média télévisé LN24, à Bruxelles, taxe ‘le peuple élu’ (i.e. les Juifs, dans la mystique de ce chroniqueur) de racistes et xénophobes, cela ne suscite de réactions que sur les réseaux sociaux, et ce chroniqueur haineux est maintenu à l’antenne.

Le vrai est que la capitale de la Belgique et de l’orgueilleuse Union européenne s’effondre sous nos yeux.