Haro sur l'éco(lo)-socialisme et les vrais fossoyeurs de la Belgique !

Wouter Verschelde a 44 ans. Titulaire de maîtrises en sciences politiques de l’UGent et journalisme de la Columbia School of Journalism de New York ainsi qu’en general management de la Vlerick School of Business, il a travaillé pour quelques-uns des plus grands médias flamands et à la VRT.
Il est l’auteur et le co-auteur de plusieurs ouvrages sur le Seize de la rue de la Loi, dont un livre phare, Les Fossoyeurs de la Belgique (en néerlandais, De Doodgravers van België), dans lequel en 2021 il fit la chronique du vaudeville qui présida à la formation de gouvernement fédéral actuel, la coalition Vivaldi.

FIN DE LA « SUEDOISE » ET DEBUT DES NOISES

Lors des élections du 26 mai 2019 qui suivirent la législature sous la coalition dite « suédoise », les partis en faisant partie furent sanctionnés par l’électeur après que la N-VA en fut à proprement parler éjectée par la décision du gouvernement de signer, nonobstant son désaccord, le Pacte mondial sur les migrations, le pacte dit de Marrakech que les Etats-Unis, l’Australie et nombre de pays de l’UE s’abstinrent de signer. La N-VA perdit 8 sièges, le CD&V et le MR chacun 6 et l’Open VLD, 2. La N-VA n’en continuait pas moins à dominer la scène politique belge de la tête et des épaules avec ses 25 sièges et 1.086.787 de voix. En Belgique francophone, le PS occupait la première place avec 20 sièges et 641.623 voix.

En toute logique, malgré des positions diamétralement opposées, N-VA et PS optèrent de négocier au fédéral et se mirent d’accord sur le fait de réviser la Constitution et de conférer entre-temps aux régions la plus grande autonomie possible afin de conduire leur propre politique en matière de soins de santé et de marché du travail. Verschelde perçut là un retour du « renardisme » (du nom du syndicaliste wallon André Renard, qui se revendiquait de la pensée de Sorel) chez les socialistes wallons. L’accord contenait aussi un changement radical en matière de politique énergétique par rapport au catéchisme écologiste qui prévalait depuis la loi du 31 janvier 2003 sur la sortie du nucléaire pour la production industrielle d’électricité : les réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3 resteraient en activité après 2025. Ces pourparlers firent long feu.

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662 JOURS SANS GOUVERNEMENT LEGITIME

La crise dura 662 jours, pendant lesquels notre pays fut sans gouvernement légitime, car celui resté en place était entaché d’irrégularité et le va-et-vient de ses membres n’arrangea pas la situation. De ces 662 jours, dix au grand maximum, estima Verschelde dans Het Nieuwsblad, ont été consacrés à la discussion du contenu de l’accord du gouvernement actuel. La période, dit-il, entre la chute, déjà embaumée d’un capiteux parfum de trahisons et d’ambitions personnelles, du premier gouvernement Michel en décembre 2018 et l’avènement du gouvernement De Croo en octobre 2020, a été marquée par un déficit énorme de gouvernance politique (les gouvernements minoritaires se sont succédés à la limite de l’inconstitutionnalité en pleine pandémie et crise économique) et par un grave manque de loyauté et de sens des responsabilités de la part des principaux acteurs politiques. La période fut, jugea le journaliste, l’une des plus dramatiques de l’histoire de la Belgique et cela laissera des traces.

Après qu’Alexander De Croo eut déclaré le 31 août 2019 que « sans la N-VA et le PS, il n’y aurait jamais de gouvernement stable », qu’il ne se voyait pas (ni, surtout, sa présidente de parti Rutten) à la tête d’une coalition arc-en-ciel, qu’il fallait respecter la démocratie et qu’un premier ministre issu du septième parti au Parlement serait sans influence et la serpillière de son propre gouvernement, advint ce qui pouvait : une coalition fédérale dirigée par le même, sans le plus grand parti du pays mais avec le PS et le Vooruit, les libéraux (pour ce qu’il en reste qui méritent cette qualification) et les écologistes (qui eux n’avaient pas renoncé à leur sacerdoce).

GABEGIE ET DERIVES INSTITUTIONNELLES

Le maintien dogmatique de la sortie du nucléaire et la gabegie des finances publiques (en raison, mais pas seulement, des dépenses pharaoniques dans les énergies renouvelables et de substitution) ne furent pas les seules conséquences. Sous l’emprise de l’ultra-gauche, socialiste et écologiste, le gouvernement entier se laissa aller au laxisme et à la générosité débridée dans le domaine de l’asile et de la migration - question d’en rajouter à la gabegie - et mit à mal la crédibilité de la Belgique et de ses institutions dans beaucoup d’autres. Que l’on songe aux affaires Assadi (du nom de cet agent iranien qui sous couverture diplomatique planifiait un attentat terroriste à Paris et, condamné à 20 ans de prison par la justice belge, fut finalement extradé en Iran à la suite du chantage du régime iranien dans le dossier Vandecasteele) et Zakani (du nom du maire de Téhéran, ancien chef d’une milice iranienne, invité avec tous les égards à Bruxelles en 2023, peu après que l’échange eut lieu, une affaire assortie par la suite de moult contre-vérités).     

Avec la Vivaldi, dont pour rappel les partis francophones sont majoritaires dans leur partie du pays, mais les partis flamands minoritaires dans la leur, la Belgique est devenue un pays sans âme, sans honneur et aussi - socialistes et écologistes se rejoignant dans leur détestation viscérale des armes et des Etats-Unis - pratiquement sans armée. Faute de moyens, comme ils disent, la Belgique manque à ses engagements vis-à-vis de l’OTAN et de ses partenaires et ne cesse d’atermoyer. Pourtant, suivant l’adage latin Si vis pacem, para bellum, mieux vaudrait financer l’armée que des associations militant pour un islam rigoriste et radical, comme l’ont encore fait, le 15 avril 2024, le Ministre Gilkinet et la Secrétaire d’État Leroy, tous deux Ecolo, en subsidiant le CIIB, un centre parent d’une association interdite en France, pour un montant de 95 890 €, malgré le tollé soulevé au Parlement par de précédentes subventions du même acabit... (Voir le PAN n° 4141 du 24 mai 2024)

ENTRAVES AUX LIBERTES FONDAMENTALES

Cela ne porterait peut-être pas à conséquence si tous ces gugusses, en vue de préserver leur entre-soi et d’empêcher tout renouvellement du personnel politique qu’ils n’auraient pas initié eux-mêmes, ne confisquaient pas, en particulier dans la partie francophone du pays, le débat public en bridant les libertés d’opinion, d’expression et d’association avec l’appui des médias officiels et subsidiés (savoir de qui en Fédération Wallonie-Bruxelles dépend la compétence du soutien à la presse suffit à se figurer d’où provenait la menace formulée à l’égard d’un journaliste de LN24 après qu’il eut diffusé une interview de la tête d’affiche N-VA en Wallonie).

Chassez le naturel, il revient au galop. Sous couvert de décroissance indispensable, tous ces crypto-collectivistes s’attaquent à la propriété privée et aux libertés. Ce n’est pas avec contraintes et impôts que l’on redonne espoir, volonté d’entreprendre et, tout simplement, envie de vivre. Le 9 juin, ne vous abstenez pas, ni ne votez blanc. Votez contre les chamanes de l’écologie punitive et tous ceux qui dilapident l’argent des autres.