Bart De Wever, le président de la N-VA, est-il prêt après les élections du 9 juin 2024 à gouverner en Flandre avec le Vlaams Belang et à quelles conditions se voit-il entrer dans une coalition fédérale ? Ça fait couler beaucoup d’encre, entre suspicions et spéculations, de part et d’autre de la frontière linguistique. Il s’en est ouvert dans une longue interview publiée dans ‘t Pallieterke du 1er février.
Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.
A PARTIR DE 6€/MOISSans engagement.
Abonnez-vousDéjà abonné ? Connectez-vous
L’un des leitmotivs de De Wever est qu’un vote pour le Vlaams Belang aboutira à la reconduction de l’actuelle coalition au pouvoir fédéral. « C’est le paradoxe du vote pour les extrêmes, s’explique-t-il, vous poussez indirectement au pouvoir les partis que vous aimez le moins. Il y a un risque que cela vous mette encore plus en colère par la suite. » Que ce soit à Anvers (où il se dit confronté à la fraction extrême du parti d’extrême droite) ou à un autre niveau de pouvoir, il préférerait sauter tête la première dans l’Escaut que de gouverner avec le Vlaams Belang.
« Cela peut paraître arrogant, mais je n’ai pas besoin de la politique pour vivre. Je n’ai pas l’intention de tout sacrifier pour elle. Je pense que les hommes politiques ont une mission à remplir. J’ai une idée très précise de la mienne. Il y a des moments où, dans mon lit, je regarde le plafond en me demandant si je serai capable de la remplir. Si je dois un jour aller au lit en pensant que je fais de la politique uniquement parce que c’est mon métier et que je suis donc devenu un De Croo, j’arrêterai, car je ne fermerais plus l’œil de la nuit. »
Il ne tient guère les partis écolos en plus haute estime. « En tant qu’enfants du postmodernisme, ils ne croient plus en ce que nous sommes. De plus, avec leur discours autodestructeur et leurs images apocalyptiques, ils sapent notre foi dans le progrès et nuisent ainsi aux jeunes générations. Je n’ai aucune affinité avec les écolos. Strictement rien. »
Il sait que dans un système politique fragmenté comme le nôtre les coalitions sont inévitables mais il dit vouloir à tout prix éviter les partis écolos car il juge leur idéologie exécrable.
Il s’insurge contre la culture intellectuelle défaitiste qui domine les auditoires des sciences humaines et les rédactions des médias mainstream. Selon De Standaard - ce doit donc être vrai, glisse-t-il - 10 % des jeunes pensent qu’il est immoral pour un être humain blanc hétérosexuel d’avoir des enfants. La fin, conclut-il, est décidément proche.