En 1963, Grincheux, avec l’aide financière de sa belle-mère, s’offrait deux VW ‘Coccinelle’ achetées chez D’Ieteren, 50 rue du Mail, à 1.300 euros/pièce !!! Aujourd’hui, la moindre VW Polo vous coûterait au minimum 20.000 euros !!!
Depuis 1963, mais surtout l’introduction le 01/01/2002 de l’Euro dans notre superbe bidule chancelant, les prix auront été plus ou moins multiplié par 20 en 60 ans. C’est ce qu’ils appellent sans rire la protection de notre pouvoir d’achat !!! Ils parlent d’ailleurs ‘du porte-monnaie de ces ‘gens’ qui n’ont même plus droit à posséder un portefeuille’.
La dégringolade !
En 1970, la Belgique était encore premier assembleur mondial de voitures privées avec des marques comme Opel à Anvers, Volvo à Gand, Ford à Genk, Volkswagen à Forest, Renault à Vilvorde… On pavoisait mais on n’allait pas pavoiser longtemps !!!
Fermeture de Renault – Vilvorde en 1997, Opel ferme en 2010 à Anvers, fermeture de Ford – Genk en 2014, rachat de Volvo – Gand par les Chinois de Xpeng en 2024, tout récemment fermeture de VW – Audi – Forest.
Chez VW – Audi, ce sont des milliers d’emplois perdus, des dizaines de millions de subsides évaporés selon le bon vieux principe… ‘les pertes pour l’Etat, les bénéfices pour l’actionnaire’. L’échec répétitif de brillantes stratégies complexes pour attirer les dangereux investissements de multinationales gérées par des managers cyniques qui s’ingénient à étrangler leurs PME-PMI sous-traitantes, ces PME-PMI créées par de véritables entrepreneurs, littéralement détestés par toutes les formes de pouvoir.
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L’Entrepreneur, c’est le dernier héros des Temps Modernes. Un héros qui voudrait encore vivre debout chez lui avec tous les risques insensés qui sont associés à sa vision… Le Manager n’est qu’un mercenaire opportuniste qui vit temporairement chez l’un ou l’autre en évaluant sans arrêt les opportunités qui se présentent… ‘L’Entrepreneur sert son entreprise, le Manager s’en sert’… Managers et Politiciens partagent donc le même idéal opportuniste… ‘Se servir au lieu de servir, déguerpir au pire moment pour améliorer la gamelle’.
Le bal des médiocres…
La carrière politique ressemble à celle du Manager... Elle commence au café du commerce pour devenir vulgaire conseiller communal, si possible un jour bourgmestre, pourquoi pas député ou président d’un truc-machin quelconque, ministre avec pantouflage possible public-privé en fonction de résultats électoraux hasardeux, finalement le Graal vers l’Europe ou la cooptation dans quelques organismes supranationaux, voire rejoindre une multinationale si votre carnet d’adresses en valait vraiment la chandelle.
La carrière managériale est similaire, une lutte à mort dans la jungle du pouvoir… Apprendre à jouer des coudes pour se faire une place au soleil… Choisir les bonnes locomotives, être capable de s’en servir intelligemment pour progresser, les trahir, sans aucun état d’âme, quand il s’agira de se propulser au sommet. La question n’est pas de savoir si un manager va trahir, la seule bonne question reste… ‘Quand ?’… Un Entrepreneur sait qu’il doit toujours disposer d’un solide plan B avec ses principaux managers.
La trahison est un art subtil, un art évidemment interdit aux Entrepreneurs qui ne peuvent pas se trahir eux-mêmes… Ils devront pourtant la subir en permanence autour d’eux. Les traîtres ne sont pas nécessairement antipathiques, ce sont même généralement des proches, souvent très proches, tous au demeurant plutôt sympathiques.
C’est d’ailleurs cette proximité qui rend la trahison douloureuse pour celui qui doit la subir. Vladimir Poutine fait froidement assassiner les traîtres, Donald Trump s’en débarrasserait autrement. On rêverait parfois de pouvoir les imiter mais il vaut mieux s’abstenir pour ne pas encourir les foudres d’une Justice soudainement réveillée quand vous êtes mort, ruiné ou en faillite.
Comme Past-Président de Chambre de Commerce, Grincheux a consacré une bonne partie de sa vie active à la défense des PME-PMI. En 2022, les PME-PMI employaient 1.800.000 travailleurs belges sur un total de 3.100.000 postes, soit environ 58 % de l’emploi disponible.
Qui représente les PME-PMI en Belgique ? Personne !!! Certainement pas la FEB, l’UWE ou le VEV qui ne sont que des bureaux d’études chargés de définir les revendications du grand patronat faites au pouvoir politique. Avec les syndicats reconnus et l’UCM, c’est ce qu’on appelle les ‘partenaires sociaux’, ces ‘gens’ avec qui le pouvoir exécutif accepte de discuter ce qu’il voudrait imposer.
Les Socialistes détiennent le pouvoir économique en Wallonie avec leurs Intercommunales et leurs Invests Régionales, toutes grassement gavées de fonds publics. Les Libéraux n’ont jamais rien compris aux PME-PMI qu’ils ont toujours traitées comme quantité négligeable alors que les Chambres de Commerce imploraient en vain leur assistance pour juste exister.
C’est un discours inaudible pour nos politiciens libéraux qui se contentent de pressurer les PME-PMI, laissant aux socialistes le soin de gérer les budgets de recherche et d’implantation de multinationales qui suivront un jour ou l’autre l’exemple lamentable d’Audi à Forest.
Des larmes pour pleurer
Nos organisations patronales sont financées par les multinationales qui se moquent éperdument des soucis de PME-PMI sous-traitantes qu’elles étranglent lentement mais sûrement. Quand le citron est pressé, ces managers obéissants, à la botte, délocalisent brutalement pour trouver des pays plus accueillants… Traduisez moins cher socialement, fiscalement, administrativement, avec généreux subsides à la clef pour acheter bien cher des emplois précarisés.
Audi – Forest vient de payer le prix fort pour son manque de compétitivité à l’intérieur d’un groupe mondial dont les usines se concurrencent entre elles pour espérer survivre en soumissionnant l’assemblage potentiel d’un nouveau modèle qui repousserait de quelques années la catastrophe impitoyablement programmée dans les états-majors américains.
Ce ne sont pas 3.500 emplois perdus chez Audi - Forest mais probablement plus de 10.000 avec tous les dégâts collatéraux de cette fermeture que les experts voyaient poindre depuis trente ans sans rien pouvoir faire pour s’y opposer. Le MR et la Belgique n’ont plus aujourd’hui qu’un rouleau de Sopalin pour essuyer leurs larmes de crocodile.
Audi, c’est fini, c’était l’usine de mon premier amour, je ne crois pas que je la reverrai un jour.
Grincheux