Bruxelles fourgue ses vieux gilets pare-balles à la mairie de Kiev et déclare la guerre à AirBnB...
Il l’avait annoncé et c’est, semble-t-il chose faite : 3.000 gilets de protection sont partis vers la frontière ukrainienne concrétisant une nouvelle vision stratégique de notre capitaine de rugby interstellaire, Close Philippe.
Bien sûr, comme l’indique Le Soir, les 2/3 étaient encore bloqués à la frontière en début de semaine et seuls 988 (c’est précis) « куленепробивні жилети » (bullet-proof vests en ukrainien dans le texte) étaient accueillis par le maire de Kiev, Vitali Klitschko, le nouveau beste pote de l’ami Close, en présence... d’une délégation bruxelloise. Il n’était pas dit que nous n’allions pas envoyer quelques guignols en déplacement aux frais de la reine des Belges.
A gilet donné, on ne regarde pas les dents
Curieusement, notre bourgmestre Flupke ne semblait pas avoir fait le déplacement. Si tant est qu’il faille donner foi à ses interventions sur les réseaux sociaux, muettes sur le sujet.
Il est vrai que le cadeau sent un peu la paire de chaussette offerte à Noël par une vieille tante un rien piquante du menton : 2 vieux camions de pompiers, du matériel médical détourné des hôpitaux bruxellois en quasi-banqueroute et les fameux gilets, « déclassés » auprès de nos policiers et, faut-il le préciser, pas du tout conçus pour le front dès lors qu’ils sont 3 fois plus légers que leur version militaire.
Qu’à cela ne tienne, précisera Close, « ils serviront à protéger le personnel civil, le personnel médical et les pompiers ». A Kiev ? Et nous qui pensions que l’épicentre du conflit se situait vers Koursk !
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Bref, un cadeau d’une ville en faillite destiné à des malheureux en guerre... C’est Zola dans l’aide humanitaire. Mais n’allons pas chipoter pour si peu.
Close disrupté par l’économie disruptive
D’autant que la rentrée est bien là et Philippe multiplie les fronts avant les élections. Outre quelques pas de danse dans chaque événement de la fin de cet été, ce partisan de la diversité et du tourisme et, sans doute, du mouvement Open Borders, le bourgmestre de Bruxelles-ville ne goûte pas du tout à l’envahissement des AirBnB sur son territoire. On ne comprend pas bien ce qu’il a fait, promesses, menaces ou amendes, mais il maintient, d’un petit air nonchalant que grâce à son action et à celles de l’échevine de l’urbanisme, 500 appartements seraient revenus dans le marché locatif « classique » pour que les « Bruxellois retrouvent un logement un peu plus adapté et un peu plus abordable. » On pouffe naturellement.
AirBnb chute à Bruxelles
On se gausse parce que, voici un an, jour pour jour, la situation décrite par AirBnB était une régression majeure du nombre de nuitées court-terme via sa plate-forme... en raison de la législation de la région bruxelloise... et de sa fiscalité.
Jugez plutôt : 1,6 million de nuitées en 2022 contre 2,1 millions en 2019. Une tendance encore à la baisse en 2024 puisque l’ensemble des plates-formes (AirBnB, Booking, Expedia et TripAdvisor) ne comptabilisaient plus, ensemble, que 2,2 millions de nuitées, à Bruxelles toujours. Quant au nombre de logements disponibles pour ce type de location, il s’écroulait pareillement au cours des 12 derniers mois pour passer de 6.886 unités en avril 2024 à 6.119* logements actuellement. Une érosion naturelle apparemment plus efficace que les effets de manche du bourgmestre Close. Le PS devrait pourtant le savoir : pour annihiler une activité économique, suffit de taxer, camarade !
L’indigence financière du progressisme
On rit enfin (jaune) parce que derrière ces calembredaines de « rendre le logement aux Bruxellois » à des prix « abordables », le PS de Philippe Close masque mal une idéologie classique qui tend à jeter l’opprobre sur ces « bourgeois nantis » qui louent leurs biens à une moyenne de 103 € la nuit. Les méchants ! A côté, le contrat de bail « classique » fait effectivement triste mine... Alors que dire du marché du logement public soutenu par Close et son parti... Une politique constante qui maintient le citoyen dans un assistanat subsidié au lieu de développer des solutions d’accès à la propriété. Hélas, l’autonomie ne rapporte pas de voix, camarade !
Dans un tel état d’esprit, on devrait donc aussi pouvoir se passer d’un marché local de 43 milliards (sic) de revenus (location et dépenses sur place), 360.000 emplois saisonniers (re-sic) et quelques 5 milliards de recettes fiscales induites (re-re-sic) ... Oui, vous avez bien lu mais, rassurez-vous, ce ne sont que les chiffres validés pour la France.
En Belgique, suffit de diviser par 5 ou 6 pour calculer la véritable martingale que pourrait représenter AirBnB pour les finances de notre Royaume. Une statistique curieusement absente de nos débats budgétaires alors qu’elle aurait le mérite de pouvoir inspirer un Bouchez ou un De Wever dans leur quête d’évitement de création ou d’augmentation de taxes diverses et variées. Sans doute trop simple.
Le PS achève bien les chevaux
Du coq de Kiev à l’âne, il semble en revanche que le bien-être animal (sauf encore et toujours pour les moutons) soit intellectuellement plus facile à appréhender par les écolos-progressistes que le marché du logement. Avec les canassons, le sujet a percolé au-delà de toute espérance et ce sont maintenant des calèches (des i-Lèches ?) sans chevaux qui galopent dans le centre-ville.
On ne vous la joue pas en mode suspense : c’est moche et grotesque. Mais l’initiative évite d’ajouter le fumier de cheval à l’état dégradé des rues du centre déjà passablement mal entretenues. Le bonheur de la retraite des chevaux ne faisant pas celui des mouches, force est de constater que l’on ne peut pas satisfaire tout le monde.
En attendant, un internaute facétieux posait la question à Close : « sont-ce ces machines qui chargeront désormais les étudiants en mal d’oxygène dans le bois de la Cambre ? ». Et effectivement, la i-Lèche pourrait facilement accueillir 4 pandores toutes matraques dehors, à la poursuite des subversifs qui auraient quelques doutes sur les nouvelles mesures sanitaires imposées. Qui sait ?
En attendant, Flupke pourrait vendre l’idée à son pote de Kiev. Pas certain que ce dernier saute de joie : les nouvelles calèches électriques de Bruxelles sont fabriquées... en Pologne. Et celle-ci a déclaré en décembre dernier qu’elle ne fournirait plus d’armes à Zelensky. Alors des chevaux électriques ?
Foster Laffont
*source : https://insideairbnb.com/brussels/