On vous présente un premier menu, si c'est pour ceci, poussez sur la touche 1, si c'est pour cela, poussez sur la touche 2, etc. etc. Déjà ce premier menu est aussi long et peu compréhensible que la carte d'un restaurant exotique, à la différence près qu'il n'y personne pour vous guider, et vous avez à peine le temps de vous demander si vous avez choisi la bonne option sur le premier menu qu'un deuxième menu vous est proposé et ainsi de suite.

Certes, les banques ne sont pas seules en cause. Les services publics ne sont pas irréprochables, a fortiori lorsque vous passez des heures à essayer de vous connecter à leur site et à savoir pourquoi ça ne marche pas. C'est apparemment toujours parce que votre ordinateur, votre système opérateur, votre lecteur de carte, vous-même peut-être êtes obsolètes et le jeune geek à l'autre bout du fil - si c'est votre jour de chance - en est, sincèrement ou condescendamment (néologisme maison), désolé. 

C'est encore plus bisquant quand on vous prétend que « votre appel est important pour nous » et que Gaston y a l'téléfon qui son et y a jamais person qui y répond. Des études ont tenté de quantifier les heures perdues à cause du temps passé en attente dans les banques, les services publics et autres entités qui considèrent leurs clients et utilisateurs comme un franc désagrément. Une étude de 2016 a estimé que les Américains perdaient un total de 900 millions d'heures en attente par an. En 2019, on a estimé qu'un citoyen britannique passait 14 semaines de sa vie à écouter des chansons d'Ed Sheeran en attendant que quelqu'un décroche le téléphone.

La solution ne serait-elle pas que ces banques, administrations et autres entités soient facturées pour le temps qu'elles font perdre à leurs clients ? Personne ne rechigne à attendre disons cinq minutes, mais après cela le compteur devrait se mettre à tourner. Le taux d'indemnisation par minute d'attente client pourrait correspondre au salaire horaire moyen en vigueur chez ces j'en foutres – au bas mot, un euro par minute entamée.