
L’ampleur de la transition à opérer est impressionnante : la part des électriques dans l’UE devrait atteindre environ 45 % en 2035 et 95 % en 2050, année visée pour atteindre la « neutralité carbone ». Mais, le consommateur va-t-il s’y retrouver ? Selon une étude publiée dans The Conversation : « D’ici la fin de l’année 2034, du point de vue de l’économiste, c’est le coût relatif des véhicules électriques par rapport aux thermiques qui fondera la décision d’opter pour l’un ou l’autre. Ce coût comprend deux éléments : celui de son acquisition et le coût annuel d’utilisation (rechargement en énergie et entretien) ».
L’électrique peu attrayant
La méthodologie adoptée par les auteurs est la suivante : « Le coût d’acquisition intègre ce que l’on va payer pour acquérir le véhicule, son prix net de toute subvention plus les frais d’immatriculation. On le rapportera au nombre d’années d’utilisation et en déduira la valeur de revente. Il y a pour chacun des dépenses spécifiques à additionner : pour un véhicule thermique, il faudra ajouter toute pénalité sur les émissions de CO2; pour un électrique, le coût d’achat et l’installation d’un chargeur à domicile. Les coûts d’exploitation comprennent, eux, ceux de l’énergie (essence, diesel ou électricité), de l’entretien et l’assurance. Pour un véhicule électrique, il faudra aussi compter les frais éventuels d’abonnement à un chargeur hors domicile ».
Les coûts ont ensuite été calculés selon la méthodologie utilisée par l’UE, qui fait intervenir le fait de conduire uniquement en ville ou non et la distance annuelle parcourue. Résultats ? Le coût d’acquisition d’un véhicule électrique moyen est plus élevé que celui d’une voiture thermique. En utilisation 100% urbaine, il reste au total moins cher que s’il effectue plus de 9.000 km par an.
Ce seuil passe à 27.000 km par an pour une utilisation combinée (urbain/non urbain), un chiffre très élevé étant donné que la moyenne belge est de 16.589 km par an selon les données 2022 de Car-Pass. Cette moyenne est de 12.000 km par an en France et la moyenne européenne est de 10.200 km par an !
L'électrique pas un bon choix
« Nos calculs mettent ici en avant une marge de progression importante à combler pour les véhicules électriques qui semblent aujourd’hui encore assez peu compétitifs », concluent les auteurs de l’étude.
« Si le point de rupture est beaucoup plus élevé pour l’utilisation combinée que pour l’urbaine, c’est parce que les véhicules thermiques y fonctionnent plus efficacement. Avec un plus petit nombre d’arrêts et de départs, les récupérations d’énergie au freinage, un des atouts des véhicules électriques, s’y font plus rares. Actuellement, un véhicule électrique ne constitue donc pas un choix économique plus attrayant pour une conduite très majoritairement non urbaine ».
Une nébuleuse environnementale
Ces résultats apportent de gros grains à moudre au débat quant au « tout électrique ». Des défis logistiques et financiers majeurs sont posés à l’industrie automobile, notamment construire et réaménager des usines – pour fabriquer les fameuses batteries et systèmes électroniques ad hoc - et reclasser nombre d’employés. Il en va de même pour les concessionnaires automobiles, étouffés sur leur segment de marché par une baisses sévères de leurs ventes. En outre, qui ne peut pas payer pour un électrique neuf aura peu d’alternatives moins chères jusqu’à ce qu’un marché des véhicules électriques d’occasion ne se développe.
Enfin, « La mutation du parc automobile ne réduira par ailleurs considérablement les émissions de CO2 des véhicules particuliers qu’à condition que l’électricité soit produite à partir de sources d’énergie propres. En Europe, les émissions varient considérablement d’un pays à l’autre, de 28 g/CO2/kWh dans le centre de la Suède, 72g/CO2/kWh en France, à 469 g/CO2/kWh en Allemagne et jusqu’à 826 g/CO2/kWh en Pologne », concluent les auteurs.
Que dire de plus ? Sans aucune vision, sans projections utiles, l’Europe a décidé de sacrifié sans appel son industrie automobile au profit de la Chine. Et tout ça pour ça…. sic !