Quand il s’agit de dépenser de l’argent inutile, les subsides et les services publics ne sont jamais loin. On est donc sur une initiative de la RTBF et du Soir, estampillée « recherche universitaire » grâce au concours de Valibel (centre de recherche de l’UCL sur le discours, subsidié par le FNRS… de l’argent public). 

La démarche est la suivante : durant 15 jours, les internautes (lecteurs du Soir et de la RTBF) peuvent proposer des mots (pardon, des créations lexicales !) via un sondage en ligne sur les sites des deux médias. Ensuite, la liste est étudiée (?) par Valibel selon une série de critères. Cette liste n’est pas communiquée, mais on imagine sans mal les réunions surréalistes pour l’établir et on se doute que les débats sont largement empreints de bien-pensance écolo-bobo-académico-journalistique. 

Les mots sont alors soumis à des personnalités du monde des lettres et à des journalistes de la RTBF et du Soir. Tous ces Sachants en débattent, probablement réunis autour d’une très sérieuse collation sandwiches-mignonettes et ils retiennent dix mots. Le grand public peut alors faire son choix dans un nouveau sondage mis en ligne pendant quelques semaines. Et parlons-en : 1.568 votes au total. 0,03% de la population francophone. Dont 288 pour le mot « vélotafer ». Un verbe insultant la langue française mais qui devient le mot de l’année 2022. Et toute cette mascarade est financée avec de l’argent public ! 

J’oubliais ! Vélotafer désigne le fait de se rendre au travail à vélo. Il est composé des deux termes « vélo » et « tafer » (travailler en argot). Les autres mots sélectionnés par les glandeurs qui vivent à vos crochets étaient métaverse, flygskam, démission silencieuse, post-covid, cringe, hydroresponsable, tiktokeur, textoverti, et cheugy… Le choix était cornélien !